250810-Flaviac-Ephésiens 5bet6

prédication donnée à Charmes

Le texte à télécharger contient toute la liturgie du culte ; un second texte permet de lire le passage de la lettre

ci-après que le texte de la prédication avec le chapitre Trois et Quatre A

 

L’auteur de cette lettre écrirait certainement avec un vocabulaire différent dans notre contexte. Mais prenons-le avec cette différence de 20 siècles, tout en accueillant sa démarche constante, qui est de mettre au coeur de la vie des croyants, non plus l’intérêt personnel, mais la nouvelle manière de vivre que  Dieu a suscitée en nous. Le salut réalisé en Christ a créé une façon renouvelée de célébrer Dieu, transcendant les langues et cultures dans le Corps du Seigneur. Mais il n’y a pas seulement la joie de se réunir en Eglise, l’action du Christ touche aussi notre intelligence et notre sagesse comportementales, puisqu’il s’agit de ne pas répondre aux agressions par les mêmes attitudes qu’avant la rencontre du Seigneur. Et plus intimement encore, il s’agit de vivre de l’amour du Christ dans les relations les plus privées, le couple, le foyer, le travail. Et pour y arriver, Dieu fournit des outils, et ce sont les armes conseillées par l’apôtre.

Ce n’est là qu’un survol rapide, afin de ne pas se laisser arrêter par une phrase ou une expression qui nous ferait réagir négativement et prendre l’attitude vaine de ceux qui ne sont pas encore dans la lumière du Christ. Car c’est cela l’orientation de toute l’épître : nous sommes enfants de Dieu, avec Jésus notre frère aîné et Seigneur : que ferait Jésus à ma place ? et donc comment imprégner mes pensées, mon discernement, mon attitude, mes paroles, de sa lumière et de son amour ? 

L’auteur a voulu partir de loin – la sagesse éternelle de Dieu – pour venir au plus proches de nous – le couple et le foyer, en utilisant certains codes de l’époque, tout en y incrustant le Christ, ce qui vient aussi bien encourager que déstabiliser son enseignement. Difficile de dire si c’est conscient ou pas de sa part.

Cependant, nos traducteurs masculins des siècles précédents, n’ont pas aidé. Et il faut accueillir les traductions modernes du grec, corrigeant les erreurs qui maintenaient le pouvoir du mari: vous retenez l’expression femmes soyez soumises à vos maris comme au Seigneur, car le mari est le chef de la femme.  Or le verbe soumettre n’est pas dans cette phrase, mais la précédente où il commande le comportement des 3 catégories que sont, le couple, la famille, le travail. C’est un détail qui a son importance, puisqu’il rejoint les maris !

Par ailleurs, se soumettre n’est pas obéir, utilisé pour les exemples suivants. Se soumettre établit une relation entre les 2 partenaires, de subordination certes, mais une relation qui engage le mari différemment que dans le faire obéir l’autre. C’est pourquoi, p-être, le mari est “sermonné” au double, 3v vs 8v. Car ce qui lui est demandé est un amour-don-de-soi, agapè, pour faire histoire commune avec l’épouse. L’auteur conserve les données de subordination de son temps, tout en les subvertissant par le message évangélique de l’amour don de soi : on comprend mieux la soumission mutuelle à tous les étages.

Et cela le mène à demander à tous les chrétiens de puiser la force pour vivre cela dans le Christ souverain. Qu’ils revêtent le Christ 4v24, qu’ils revêtent les armes de Dieu, pour résister aux ruses du diable 6v11. Avant tout, Christ seul est notre “arme“. Ensuite, le combat n’est pas contre le conjoint, ou les parents pour les enfants, le patron pour l’employé, et réciproquement. Les armes servent à une autre bataille, contre ce qui di-vise, en-ténèbre, insuffle du mal. Les chrétiens doivent prendre les armes contre tous ces discours qui partagent le monde en 2 camps (juifs/non-juifs…2-3), qui changent la vérité en tromperie, la confiance en manipulation, l’amitié en abus social (4). Ils sont exhortés à prendre les armes pour résister à la facilité de faire comme tout le monde, afin de chanter le Seigneur ressuscité (5v19).

Paul décrit le policier armé qui garde la prison où il se trouve enfermé, une vision très connue par tout le monde. Et à partir de son équipement, il décrit celui du chrétien, lorsque celui-ci prend conscience des tentations ou des menaces qui pèsent sur lui, parce qu’il est croyant. Comme au temps des Ephésiens, aujourd’hui aussi, de nombreux discours veulent nous faire croire qu’il y a des choses plus importantes que la vérité, la justice, la fraternité, la liberté, la paix et l’amour que Dieu nous donne. Si le chrétien a retenu quelque peu le message qui précède, il sait qu’il n’est plus dans les façons de penser du monde, mais que l’Esprit de lumière est en lui; il peut dès lors faire les choix et prendre les chemins qui ne sont plus ceux des ténèbres. Mais il est de fait, confronté à des oppositions d’indifférence, de moquerie et parfois violentes, l’excluant d’amitiés et de métiers, jusqu’à l’emprisonner (ici Paul) ou l’assassiner.

Pour l’encourager, l’aider à tenir bon, le chrétien a des atouts nouveaux, ces armes de Dieu : la ceinture de la vérité, qui maintient les reins serrés et protège contre les coups bas auxquels il ne s’attend pas, la vérité stabilise aussi les émotions face aux violences. A la ceinture s’accrochent d’autres armes, car de la vérité dépendent d’autres vertus. La cuirasse s’y appuie : elle protège le cœur et les poumons. Elle est celle de la justice, qui protège notre vie spirituelle, notre volonté et nos sentiments, la force de notre caractère.

Et le bouclier qui assure par sa taille, une protection de tout le corps. Il est cette confiance dans les promesses du salut de Dieu, qui permet de contenir les piques sournoises du diable et du mal.  Et le casque qui protège la tête. Il affermit nos pensées dans l’assurance de notre salut en Jésus-Christ.

En complément de ces armes défensives, 2 armes qui permettent d’avancer dans la vie : Tout d’abord l’épée, image de la Parole de Dieu, vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée à deux tranchants – Hb, Parole qui dévoile les affirmations et promesse de l’Ecriture, qui proclame l’Evangile de Jésus, et vient subvertir les habitudes héritées d’une société sans Christ.

Enfin la paire de baskets, ou bonnes chaussures, qui représente l’envie de partager l’Evangile, et permet de courir pour atteindre le but. Elle rend la marche légère, rapide, assurée, et stable dans les sentiers rocailleux. 

Or tout cet armement n’a d’utilité que s’il est couvert par la prière de tous, comme un filet protecteur aux mailles interconnectées, comme une onction spéciale de l’Esprit saint, qui est celui qui vient diriger la manoeuvre. Et en fait de manoeuvre, l’Esprit nous fait plier le genou devant le Père dont dépendent toutes les générations dans les cieux et sur la terre -3v14. Plier le genou => soumission de tous au Père de notre Seigneur JésusEt l’Esprit nous unit dans la reprise de la bénédiction qui a ouvert l’épître: Bénissons Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ ! TU nous a bénis en nous accordant toute bénédiction spirituelle dans les cieux, c’est-à-dire dans notre union avec le Christ. Dès avant la création du monde, TU nous as choisis pour être à TOI par le Christ, afin que nous fassions ce que TU veux et que nous soyons sans défaut à Tes yeux, Dans Ton amour ! 

 

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