250803-Loriol-Ephésiens 4b-5a

Le texte à télécharger contient toute la liturgie du culte ; un second texte permet de lire le passage de la lettre

ci-après que le texte de la prédication avec le chapitre Trois et Quatre A

Souvenez-vous ! un leitmotiv dans cette épître. L’auteur a proposé un flash back sur ce en quoi ils croient : les 3 chap précédents sont consacrés au fondement de la relation nouvelle avec Dieu – elle est inscrite dans la louange (ch1); elle ouvre à la nouvelle vision du monde que l’Esprit induit, et à la communauté surgie de la résurrection du Christ, une humanité croyante sur le même pied d’égalité (ch2-3). Et dès lors, il en tire quelques enseignements qui lui semblent prioritaires, et qui doivent se concrétiser dans un mode de vie radicalement différent, orienté vers l’unité du corps et sa croissance (ch4). Il aborde pour cela autant la vie de la communauté que celle de l’individu, selon le contexte de son époque. Les chrétiens qui forment le corps nouveau du Christ doivent laisser la lumière du Christ illuminer leur existence dans tous les domaines (ch5).

Il y a ainsi une manière de vivre la vocation chrétienne qui est digne de Dieu, qui glorifie Dieu, et une manière qui n’est pas digne de lui et qui ne le glorifie pas ! La vocation de Dieu consiste à rechercher et à vivre selon la nouvelle manière de penser et d’agir enseignée par Jésus-Christ. Et cela, vous l’avez tous appris, nous dit-il, si c’est bien Christ que vous avez écouté et qu’on vous a enseigné-4.20s. Peut-être que si nous sommes là ce matin, c’est parce que nous sommes encore en train d’apprendre, et que nous résistons à l’esprit des ténèbres.

Paul construit son enseignement en plusieurs parties. Il insiste d’abord sur la rupture entre l’avant et le maintenant; la vie de disciples de Jésus ne peut plus continuer selon les principes égoïstes des non-croyants : regardez-les, vous en étiez, or ils sont ignorants des attentes de Dieu, et cela conduit beaucoup d’entre eux au dérèglement total dans tous les domaines de leur vie (17-19). 

Mais vous, exhorte Paul ensuite, vous avez appris Christ, vous avez même revêtu le Christ, cette nature nouvelle créée à la ressemblance de Dieu v24.  Le chrétien est devenu une nouvelle créature, rendue capable de vivre autrement que selon les injonctions négatives véhiculées par les ignorants de Dieu. Et encore une fois, l’intelligence de chacun est sollicitée, afin qu’elle soit illuminée par l’Esprit de Dieu v23, et non plus l’esprit des ténèbres.

Il prolonge ensuite en présentant un contenu à la nouvelle conduite qui doit marquer la vie du chrétien : il décrit d’abord le côté mauvais qui est abandonné pour ensuite donner ce qui doit le remplacer : pas de mensonges mais la vérité dans l’amour ; ne pas s’enfermer dans la colère haineuse, mais que toute colère soit juste et limitée ; ne plus voler mais travailler et savoir donner ; ne plus parler injustement mais parler pour faire du bien et encourager ; et enfin une série d’attitudes à bannir et à remplacer par celles du Christ, comme l’amertume ou la calomnie qui doivent céder la place à la bonté et la compassion réciproque. Et cela aboutit à l’exhortation étannante : soyez les imitateurs de Dieu !  comme ses enfants bien-aimés (5.1)

Imiter Dieu ! l’avez-vous essayé ? et pas seulement le dimanche matin ? Imiter Dieu n’est pas faire le clown, ni le clone ! Non, c’est imiter comme des enfants – et vous les avez vu reprendre les expressions ou mimiques de leurs parents, parfois c’est drôle, parfois c’est angoissant quand cela aboutit à l’agression de son institutrice… Dans ce cas-là, nous serions encore dans l’ignorance avec l’intelligence obscurcie, ce dont justement la grâce de Dieu et la foi du Christ nous a libérés !

Alors imiter Dieu comme des enfants, c’est regarder vers notre frère, Jésus, qui nous a aimés et a donné sa vie pour nous (5v2). En fait c’est plus que regarder vers Jésus, mais suivre la manière dont Jésus imite son Père; c’est faire de Jésus l’axe de sa vie, intégrer dans son coeur, son intelligence, son comportement, tout ce qui vient de lui. 

Cette imitation de Dieu en Christ, dans l’amour passionné qu’il nous donne, a pour conséquence un autre changement de comportement, celui qui relève de la caricature de l’amour, souvent réduite à sa perversion sexuelle. Et là encore, l’intelligence de chacun est sollicitée, puisqu’il s’agit d’abandonner les grossièretés et d’abonder en actions de grâces. Oui la sexualité est belle, lorsqu’elle est vécue dans le respect et non l’avarice idolâtre v5.

C’est pourquoi, continue l’apôtre, résistons aux propos trompeurs et aux fake news (6), aussi bien dans ce domaine que dans tous les autres. Et pour cela, souvenez-vous que vous n’êtes plus dans les ténèbres, mais dans la lumière que donne le Seigneur (8), et c’est à lui qu’il faut se référer constamment : comprenez ce que le Seigneur attend de vous (17). Et celui qui vous aide, c’est toujours l’Esprit saint, qui met sa joie en vous, dans les hymnes et chants qu’il inspire (19). Car les chants unissent les chrétiens les uns aux autres, fortifiant le corps fraternel qu’ils forment à travers leur diversité. 

Si pour vous ce long passage semble rempli de morale, j’espère que vous entendez aussi, que ce n’est pas du moralisme, mais bien plutôt une explication concrète du changement qu’apporte la paix du Christ (2.17) dans notre existence, en particulier face aux raisonnements trompeurs et égoïstes des humains qui rejettent et Dieu et Jésus (4.18). 

Les chrétiens ont changé de peau, si je peux dire ! Avant, ils étaient comme les païens, sans foi ni loi, mais ils ont changé leur vieille nature pour « revêtir l’être nouveau, créé à la ressemblance de Dieu et qui se manifeste dans une vie conforme à sa volonté et digne de lui qui est inspiré par la vérité. »(4.24)

C’est une véritable mue, qui n’est pas une émotion passagère, mais une motivation, une mise en mouvement avec le Christ… comme le Christ (5.1). Et puisque vous n’êtes plus dans les ténèbres, mais dans la lumière qu’apporte l’union au Christ, comportez-vous comme des personnes qui vivent dans la lumière (5.8). Cette mue, ou mutation, est luminescente : la lumière qui vous a saisi en union au Christ et qui habite en vous par l’Esprit, doit irriguer toute l’existence, éclairer toutes les parties de notre “présence au monde”. 

Or nous le savons bien : pour être présent au monde nous devons y participer un peu… mais il n’est pas besoin d’épouser tous ses travers, de s’enivrer de son vin : abuser de ses sollicitations est désastreux (5.18); alors avec l’aide de l’Esprit, apprenons la sagesse (5.15), résistons, et saisissons les occasions pour rester dans la lumière (5.16), selon l’attente du Seigneur à notre égard (5.17).  

Souvenez-vous, encore une fois, que Paul écrit aux membres du Corps du Christ, à l’Eglise, aux chrétiens qui forment une vraie famille élargie, recomposée, reconstruite par la grâce de Dieu. Et où apprend-on la manière de vivre et de se comporter par rapport à d’autres formes de vie, sinon dans sa famille, avec ses F&S et ses cousin.e.s ? Et quelle plus belle famille que celle du Seigneur ?

Et Paul de terminer en plaçant toute cette exhortation dans un esprit de fête, dans la louange à Dieu le Père au nom du SJC — Béni sois-tu, Dieu notre Père, pour notre SJC ! ce qu’il clame au chap1

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