5/06/2022 : Pentecôte continué

Prédication du 17/06/2023 par le pasteur Marc LABARTHE

Genèse 11, 1 à 9      Actes 2, 1 à 11

Réentendre ces textes me fait du bien. Aussi bien l’histoire de Babel que celle de Jérusalem, l’histoire de la dispersion des humains que celle de la diffusion de l’Esprit. Ces histoires me font du bien en ce jour de la Pentecôte.

Parce que ces jours-ci, c’est un nouveau grand WE de congés et de déplacements dans nos familles – ne serait-ce que pour Léany … Une course cycliste est organisée en Bas-Eyrieux, plusieurs concerts ont lieu (qui était vendredi soir ?), et j’en passe, la « 7 » est parfois bien engorgée. Les gens se dispersent et s’assemblent,  ilssortent et cherchent du repos, des rencontres, du plaisir…

Alors, ces 2 textes me font du bien. Et j’espère aussi pour vous ! On pourrait prendre le temps d’échanger, mais j’ai la parole et je vais vous dire pourquoi ces 2 histoires me rejoignent et me font du bien, aujourd’hui.

• D’abord, pour parler de Pentecôte, on pense à l’effusion de l’Esprit saint sur les apôtres, à leur douce folie de parler d’autres langues et d’étonner les touristes et pélerins présents à Jérusalem. Et ce qui me fait du bien dans ce texte, c’est que ce ne sont pas que les 12 apôtres qui ont reçu le SE, mais 10 x +, toute la communauté formée d’au moins 120 personnes (1.15). Ainsi le SE n’est pas réservé à la hiérarchie, aux patrons, aux prêtres et pasteurs : non, c’est nous tous qui sommes concernés, qui recevons le SE. Et donc, c’est nous tous qui pouvons nous mettre à parler des oeuvres de Dieu avec les touristes de passage !  Et ça me fait du bien de savoir que Dieu donne son Esprit à chacun de vous, sans distinction d’âge, de fonction, de sexe ou d’origine ethnique et sociale. Oui, l’Esprit vient pour Léany, ses parents et sa mamie, et chacun, parce qu’il n’est pas limité par nos barrières.

• Ensuite, ce texte me fait du bien, parce que le jour de l’effusion de l’Esprit sous forme de flammes et le bruit du vent, il y a au moins 17 régions différentes qui sont nommées, avec autant de langues possibles, et toutes sont concernées. Dieu donne à la communauté de parler ces autres langues, et d’aller à la rencontre de ces gens-là. Comment cela se passe-t-il ? Luc nous livre son interprétation : la communauté est réunie dans une maison, elle prie, chante, écoute, et voilà que l’Esprit survient, il fait soudain trop chaud – les flammes ça chauffe !— il y a aussi le bruit du vent, et tous parlent alors à haute voix en diverses langues, alors ils sortent de la maison, pour prendre l’air, et ils provoquent un embouteillage, la foule s’agglutine et les écoute, et les comprend.

Ça me fait du bien de savoir que personne n’est exclu, mais que tous peuvent entendre parler de l’amour de Dieu, dans son contexte, dans sa langue. Ça me fait du bien, parce que l’église ne reste pas enfermée sur elle-même, mais que l’Esprit la chauffe, au point qu’elle doive sortir de sa maison, et que les paroles que chacun prononce peuvent alors être entendues et reçues par beaucoup. Il n’y a plus personne dans la maison de réunion : comme tout à l’heure, quand vous partirez, personne ne reste ici; laissez parler l’Esprit de Dieu en vous, afin que l’amour de Dieu soit connu, vécu, partagé autour de vous; même à ceux qui se moqueront ! oui, certains se sont moqués des disciples et de leur ivresse supposée, aujourd’hui quelques uns vont rire de notre ivresse de penser que Dieu est là. Mais peu importe, l’Esprit met en nous sa joie et sa paix.

• Cette sortie de la maison, me fait du bien, car elle rejoint l’histoire de Babel. Là-bas, les humains s’étaient rassemblés pour ne pas être dispersés, et conserver leur unité par une structure unique et repérable. Et Dieu est descendu, et a aussi donné le don des langues à ces humains, et ils ont quitté leur maison-en-forme-de-tour, car ils parlaient d’autres langues au point de ne pas se comprendre, et une fois sortis de leur maison, ils se sont dispersés sur la terre, où ils ont dû apprendre à nouer de nouvelles relations, selon leur langue et d’autres critères. 

Ce que me dit Babel et sa tour abandonnée, c’est que Dieu s’oppose à une société uniforme ou à une hiérarchie des cultures ; Dieu offre de l’espace, et résiste à toute standardisation du monde, mise en oeuvre par le développement de la technologie et l’expansion des sciences de toutes sortes, ou encore l’esclavage et la guerre comme cela arrive. Oui, Dieu disperse comme une bénédiction, pour le bien de l’humanité. Ce n’est pas une punition, mais la nécessaire distance pour étoffer la richesse de chacun dans le monde. Dieu aime la diversité entre les humains.

• On dit souvent que la Pentecôte est le contraire de Babel, l’antithèse de Babel. Mon regard a souvent été que le don de l’Esprit rassemble ceux que Dieu a dispersés – une sorte de réparation de Babel. Et si l’on se trompait ? si la dispersion a vraiment été l’intention originelle de Dieu pour nous, alors la Pentecôte peut aussi être considérée comme une extension de l’œuvre de Dieu à Babel. Et d’ailleurs, comme je l’ai dit, le don de l’Esprit fait éclater la communauté hors de sa maison, pour aller rencontrer les autres. Le don de l’Esprit réactive et continue l’oeuvre de Dieu à Babel. 

Mais le résultat de ce travail de l’Esprit n’aboutit pas à l’ignorance les uns des autres parce qu’on s’est éloigné ; au lieu d’une dispersion qui divise et sépare faute de compréhension, l’Esprit qui disperse et fait parler en d’autres langues, provoque la rencontre des différences, l’accueil des diversités, au nom de Dieu et de son oeuvre en JC. 

Et cela me fait donc du bien, de découvrir que l’oeuvre de Dieu à Babel puis à Jérusalem, continue d’aller dans le même sens, à savoir nous sortir de notre cocon de bien-être, de pensée unique, d’autoréalisation, d’autosatisfaction, non pour nous faire du tort, mais pour que d’autres puissent aussi entendre la parole d’accueil que Dieu veut propager, et recevoir la consolation de sa présence dans l’Esprit, et entrer dans la relation d’amour libérateur avec Jésus-Christ. 

• Cela me fait du bien de vous voir ce matin, et de partager le baptême de Léany, et encore ce repas/Cène qui nous met en communion les uns avec les autres par le Christ Jésus.  Et ce sera une bonne chose de vous voir partir de ce lieu de culte, pour aller à la rencontre de celles et ceux qui ne sont pas venus, dans vos foyers et ailleurs. A vous, F&S, d’oser partager avec vos paroles, l’oeuvre de Dieu et de son amour pour vous. S’il y a des questions, ne les esquivez pas, et si vous ne savez répondre à certaines réactions, faites commes les disciples à la Pentecôte : ils ont demandé à l’apôtre Pierre de donner quelques explications – et ce fut le premier discours d’évangélisation, qui a donné beaucoup de travail à tout le monde, puisqu’il y a eu près de 3000 baptêmes… ils ont dû tous s’y mettre, les 120, et pas que Pierre et les 11 !

Je ne pense pas avoir ne serait-ce qu’ 1/10e/3000 la semaine prochaine, nous serions obligés de tous nous mobiliser !  mais cela nous fera du bien à tous, d’ouvrir la bouche et de parler un peu de l’amour de Dieu, même s’il y a des sourires en coin : il se peut que l’Esprit réponde à une attente que vous ne connaissez pas. Alors, pour que ce jour soit plus beau, et que le ciel de nos rêves soit plus chaud, pour que la joie qui danse demeure dans notre vie, et que l’espoir illumine nos yeux, et pour que nos vies qui chantent soient lumière et vérité, Seigneur, donne-nous ton Esprit d’amour (d’après 35/19).

Version PDF à télécharger

Contact