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4/08/2024 : courir pour le pain de vie !
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Prédication du 7 juillet 2024 par le pasteur Marc LABARTHE
Ecoute de : Petula Clark : Qu’est-ce qui fait courir – refrain :
Chers amis, qu’est-ce qui fait courir le monde ? ou plutôt, qu’est-ce qui vous fait courir ? ou encore, après quoi courons-nous ? c’est-à-dire, qu’est-ce qui nous aide encore à vivre, à tenir le coup ? En vous regardant ce matin, pour la majorité, vous n’en êtes plus à dire – vivement la retraite, mais peut-être bien vivement les vacances, ou même vivement le retour à la normale ! On peut sourire, cela fait du bien…
Mais la question demeure : qu’est-ce qui a motivé notre existence ? et qu’est-ce qui peut encore lui donner du sens ? qu’est-ce qui me fait courir ?
La première chose, pour un nourrisson comme pour ses parents, c’est le pain – comme pour cette foule qui cherche Jésus et traverse même l’océan du lac de Galilée, pour le re-trouver : le jour d’avant, ils ont mangé plus qu’assez de pain et de poisson ; et après une bonne nuit pour digérer, il faut bien se nourrir à nouveau, mais la poule aux oeufs d’or a disparu : il était coincé sur la montagne en train de prier, mais où s’est-il envolé ? On a faim, il faut du pain !
Car le pain, c’est la nourriture vitale, le nécessaire pour vivre, pour survivre même, lorsque la guerre est là, ou le chômage, ou le changement climatique, ou autre situation. Le pain, dans notre occident, c’est aussi le surplus, avoir plus qu’assez, en avoir toujours plus, et si possible, sans trop d’efforts. Courir un peu mais pas trop quand même !
Pour la foule qui avait été nourrie de pains et de poissons le jour précédent, mettre la main sur Jésus, c’est le Graal : il a nourri 5000 personnes gratuitement, ou presque, pour le prix de 5 pains et 2 poissons, et il y avait des restes en quantité – 12 paniers bien remplis… Qui peut mieux faire que lui, sinon Moïse, qui l’a fait pendant 40 ans dans le désert ?
Mais Jésus met en lumière que la recherche d’un pain gratuit cache une autre faim, bien plus profonde. C’est le pain qui donne du sens à la vie, qui donne de la lumière dans l’existence. Et chercher ce pain-là, c’est le travail de toute une vie, comme le dit Jésus : travaillez, pour la nourriture qui dure, qui ouvre à la vie éternelle.
Et il ajoute que celui qui donne ce pain-là, c’est l’envoyé de Dieu, parce que Dieu lui a conféré cette capacité de le faire.
Et enfin, Jésus va encore plus loin, puisqu’il affirme, dans le dernier verset que nous avons lu, qu’il est lui-même le pain de vie – Celui qui vient à moi n’aura jamais faim et celui qui croit en moi n’aura jamais soif.
Dans ces quelques versets, Jésus demande à la foule, non plus de courir à tout vent de passions et désirs, mais de se mettre au travail ; et ce travail est assez spécial, il ne correspond pas aux critères de réussite sociale qu’on vous enseigne à l’école et à la maison. En fait, ce travail dissocie le pain qui nourrit le corps, du pain qui nourrit la vie. Car si Jésus peut donner du pain qui nourrit le corps avec tant de facilité, c’est parce qu’il est capable aussi de donner le pain qui nourrit la vie éternelle.
A sa manière, Jésus demande que le travail de la foule inverse l’ordre des priorités, comme le dit l’Ev selon Mat : Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et tout le reste viendra en plus.
La foule, au début du passage, court après l’amour facile : elle cherche l’homme Jésus, parce qu’il a réussi un exploit de nourrir 5000 personnes sans effort ou presque. Jésus lui fait comprendre que travailler et chercher à répéter cet exploit ne sert à rien, parce que lui, il inverse les priorités, ou l’ordre des choses. La foule peut toujours courir, Jésus n’entrera pas dans ce projet-là. (≠ anti ArméeDuSalut et SSS !)
Mais si la foule travaille et cherche Jésus pour placer au coeur de l’existence, la vie avec Dieu, alors le pain qu’il donne rassasiera, et la soif d’avoir un sens à la vie sera comblée. Et cette nourriture venant de Jésus ouvrira d’autres portes, celles qui orientent les biens de ce monde, les succès de ce monde, pour qu’ils deviennent comme des éléments secondaires, justes aptes à aider à vivre au quotidien, et non pas comme des objectifs obligatoires et supérieurs à remplir.
Cette histoire nous invite à changer notre logiciel, à placer le curseur différement dans nos priorités de l’existence. Et quand on arrive à la fin de l’existence, parfois, on peut mieux le comprendre. Encore faut-il oser le faire en plaçant Jésus-Christ comme le don de Dieu qui ouvre la vie éternelle.
Or ce message est aussi au coeur du passage de la lettre aux Ephésiens, ce sur quoi Paul insiste au nom du Seigneur : ne vous conduisez plus (=ne courrez plus!) comme tous ceux qui ne donnent aucune place à la vie que Dieu donne. Souvenez-vous de votre catéchisme, de ce que vous avez appris au sujet du Christ ; et plus profondément encore, la motivation plus intime, ce qui ou Celui qui, vous fait courir : laissez l’Esprit vous conduire, y compris dans votre intelligence de ce monde; travaillez pour le pain de vie éternelle, demandait Jésus ; revêtez l’être nouveau qui vient de Dieu, traduit Paul.
Nous devons apprendre à réagir aux mauvais discours et aux actions trompeuses de ce monde qui rejette le vrai Dieu. Et cela va jusqu’à discerner aussi les modalités avec lesquelles nous nous exprimons, pour ne pas tomber dans le mimétisme orgueilleux du monde. C’est pourquoi nous devons élargir les moments d’échange sur de nombreux sujets, afin que l’Esprit Saint nous conduise dans la Vérité que nous donne le Crucifié ressuscité. C’est un travail, nous dit Jésus, c’est un vêtement à porter, écrit Paul. Et ces 2 expresssions signifient que nous sommes impliqués, ce que nous sommes doit s’engager, dans ce travail comme dans l’habillement.
Et aussi bien l’habit que l’oeuvre sont des dons de l’Esprit et de Dieu. Lorsqu’on a cela en tête, beaucoup de choses peuvent changer, se produire — Gloire à Dieu! AMEN