3/11/2024 : promesse d’une parole

Prédication du 7 juillet 2024 par le pasteur Marc LABARTHE

Genèse 12,1-7     Nombres10.29    
Néhémie 9,6-8     Galates 3.13-18

Comment parler de la promesse, selon la bible ? Si je vous demandais d’écrire vos principales références à la promesse dans la bible, je pense qu’on pourrait aussi bien avoir de multiples idées, et quelques grands thèmes, et quelques textes de la bible, qui tous parlent des engagements de Dieu, et parfois des humains.

Alors, pour commencer, une grande surprise : sachez que la promesse n’existe pas dans l’AT…(bis !)
Eh oui ! il n’y a pas de mot hébreu pour désigner une promesse, ni de verbe promettre. Si certaines traductions emploient le mot promesse en français, il n’est pas dans le texte ancien. L’hb utilise seulement les mots dire (dabar), parler (amar), jurer (chaba), et il ajoute des témoins ou des gestes pour marquer l’intension profonde de la parole prononcée, sa conséquence réelle dans la vie humaine, proche ou lointaine. Le contenu des paroles divines sont des engagements que Dieu prend à l’égard de celui ou ceux qui l’écoutent, avec la nécessité que celui qui reçoit la parole, agisse selon la volonté exprimée par Dieu.

Cette manière de d’écrire est significative de la foi d’Israël : Dieu est un Dieu qui parle, et lorsqu’il prononce une parole, celle-ci a une puissance telle, qu’elle fait naître une certitude pour le présent et pour l’avenir : oui, Dieu accomplit ce que sa bouche a dit (Es58.14). En fait les paroles de Dieu sont si certaines, qu’elles portent en elles la performance annoncée de l’accomplissement : elles ne reviennent pas à lui sans avoir réalisé ce pour quoi elles ont été prononcées (Es55.11).

Quant au NT, je vous rassure – le mot existe ! En grec, le terme est epaggellô/liaannoncer sur/à, prononcer, promettre. 

Alors, qu’est-ce que Dieu dit pour que cela devienne une promesse ? la parole de référence, c’est Gn 12, l’adresse à Abram de quitter son pays, sa famille, pour un pays à découvrir. Alors plusieurs choses se réaliseront : je ferai de toi une nation, je te bénirai, tu seras en bénédiction pour tous les clans de la terre, avec en plus du concret : Dieu donnera à sa descendance, cette terre. Et la plupart des autres passages abordant la question de la promesse font référence à la parole de Dieu envers Abram. Parmi eux les textes proposés ce jour.

Abram est un personnage clé au sujet des promesses de Dieu. Il est la référence première et dernière de la fidélité de Dieu à sa parole. A partir de lui, d’autres personnes seront citées pour recevoir un engagement de Dieu, comme Moïse et David, et bien sûr Israël en tant que peuple. Par la bouche des prophètes, les promesses de Dieu sont renouvelées au peuple au cours de son histoire mouvementée, jusqu’à annoncer la visite de Dieu dans le coeur du croyant – Je vous donnerai un coeur nouveau et je mettrai en vous un esprit nouveau ; j’ôterai de votre chair le coeur de pierre et je vous donnerai un coeur de chair. (Ez.36.26) – et sa présence à travers un prophète-roi de l’acabit de Moïse et David, celui qui prendra le nom de Messie. C’est l’espérance qui habite le peuple et qu’il attend que Dieu réalise.

Par la suite, le NT s’appuie fortement sur les promesses données par Dieu à Abram, pour affirmer leur réalisation dans le Messie envoyé par Dieu, Jésus de Nazareth. Comme Paul l’écrit aux Gal : Le Messie nous a libérés afin que les non-juifs reçoivent la bénédiction d’Abraham en JC, et que nous recevions l’Esprit promis. 3.13s

En Jésus, par Jésus, Dieu accomplit ses promesses, il les réalise en assurant son Esprit à ceux qui le croient. Jésus est le médiateur de cette alliance mise à jour pour toute l’humanité. C’est la proclamation des Evangiles et des épîtres, culminant dans le renouveau de la vie sous le Règne de Dieu et de son Messie, le Royaume de Dieu, qualifié aussi de la vie éternelle : Celui qui met sa foi en moi, même s’il meurt, vivra (Jn11.25). C’est le point de départ de l’Eglise, qui est constituée de la descendance d’Abram, la multitude des enfants d’Israël et des enfants des nations. 

Il n’y a ni remplacement ni confusion, mais élargissement de la portée des promesses de Dieu. Le NT met en avant, dans la foi en JC, la promesse de l’Esprit Saint, marquant l’adoption par Dieu de tout croyant qui le reçoit. D’où l’importance de la Pentecôte dans la fondation de l’Eglise, comme l’écrit Paul: afin que par la foi nous recevions l’Esprit promis. L’action de l’Esprit saint est un point clé dans le développement de l’Eglise, selon les Actes, et les épîtres. Et tout au long de son histoire, l’Eglise a été réveillée par des personnes qui ont laissé le soufffle de Dieu les animer et rappeler le message des promesses bibliques, de l’alliance que Dieu a faite avec les humains.

Selon le NT, tous les croyants de cette alliance nouvelle sont les héritiers de la promesse (Ga3.29;Hb6.13s;Jq2.5), et elle conduit à la vie éternelle en JC  (2Tm4.1;Hb4.1; 12.26;Jq1.12). Le disciple du Messie est devenu un chrétien porté par l’espérance (Ro8.24-25;Hb11.1;1Pi1.3) ayant la certitude d’avoir en Christ un garant des biens à venir (Hb9.11), ou royaume (Jq2.5;2Ti4.8), qui est sa véritable patrie (Hb13.14), ou encore la vie éternelle (Ti1.2;1Jn2.25). Jésus-Christ lui a aussi donné la promesse de sa venue (Mt25.31;Ac1.11) et le chrétien l’attend comme l’arrivée de nouveaux cieux et d’une nouvelle terre (2Pi3.13).  

La plupart de ces paroles sont claires, évidentes, et leur réalisation a déjà eu lieu, et d’autres sont encore à réaliser. Elles nous encouragent et nous font du bien. Il y a quelques textes qui laissent les interprètes dans l’expectative, comme la promesse de la vie éternelle, est-elle ouverte à tous les humains sans distinction de justice et de foi, ou bien est-elle fermée à ceux qui restent corrompus, destructeurs, et refusent la seigneurie de Jésus ? Dieu sera le juge ultime, et seul capable d’ôter le mal et la blessure demandant vengeance. Est-ce la consolation de toute larme qui nous attend devant Lui ?(Apoc) C’est une promesse, et notre espérance!

 

Prendre la parole comme chemin de liberté,

Prendre la parole pour dire l’audace de vivre,

Et puis, passer de la parole aux actes, pour traverser les murs, pour combler les solitudes, pour ouvrir des chemins,

Car lorsque Dieu prend la parole, c’est pour donner vie.

Car lorsque Dieu prend la parole, il donne son Fils, qui est le Chemin, la Vérité et la Vie.

Et nous, tous ensemble, ayant écouté la Parole que Dieu donne, nous pouvons en être les témoins, nous voulons maintenant en être les témoins

Que Dieu nous en donne le courage et la force pour aujourd’hui et pour demain.

Version PDF à télécharger

Contact