28 avril 2024 : la bonne connexion

Prédication du 28/04/2024 par le pasteur Marc LABARTHE

Jean 15, 1 – 8

répartition du texte en 2 colonnes; 3 questions; échanges

• ce qui ressort v.1-4: la taille du sarment est faite pour qu’il porte encore plus de fruit; cette taille est une sorte de purification ; en regard, les disciples sont déjà épurés par la parole de Jésus qui taille ce qu’il faut, parce qu’ils demeurent en lui.

• v.5: Jésus est la vigne/cep et disciples sont les sarments; demeurer en Jésus assure que Jésus demeure en eux, et cela produit beaucoup de fruit. S’il n’y a pas cette demeure mutuelle, aucune action n’est possible

• v.7-8: déplacement de Jésus lui-même vers ses paroles; et la production de fruit devient toute demande accordée. Et le Vigneron est heureux de 2 choses, le fruit et le disciple attaché à Jésus.

•• l’instrument utilisé pour tailler les disciples sont les paroles de Jésus.
Ses paroles taillent: elles ont déjà purifié le disicple, et permettent au fruit de paraître; mais il faut demeurer en Jésus, comme lui en eux, donc ses paroles sans lui n’ont pas d’efficacité. D’où pour l’Eglise le “cercle vertueux” de l’écoute des paroles et de la communion, par la prière, l’enseignement, la pratique.

••• différence du point de départ : un sarment qui est sur la vigne et quelqu’un qui n’est pas en Jésus ; mais d’abord le manque de fruit de l’un (v1) et de l’autre (v4), avec résultat final similaire, ôté et jeté dehors, ramassés et brûlés !

+ remarques…

CANTIQUE :

Reprisemessage

A/  Un texte qui a fait couler beaucoup d’encre, et même du sang, concernant les 2 aspects suivants de la vie chrétienne. D’abord l’action de Dieu dans le fait de tailler sa vigne et donc de couper des branches pour que d’autres soient fortifiées et portent du fruit. Ensuite sur le fait que le sarment peut aussi choisir de rester sur la vigne ou pas, et même de rester sur la vigne mais sans se nourrir de la vigne.

B/ Concernant l’action de Dieu, le Vigneron qui taille sa vigne. Pensez-vous que le vigneron est affecté lorsqu’il taille sa vigne, ou lorsque l’horticulteur taille ses plantes, fleurs et arbres de toutes sortes ? Se plaît-il a faire souffrir ses plantes ?  Soyons prudents lorsque nous comparons l’action du vigneron à celle de Dieu sur l’être humain. Nous situer ainsi à la place de Dieu est une aventure qui conduit à des comportements souvent désastreux. Car en disant que Dieu taille l’être humain, nous suggérons que Dieu fait intentionnellement du mal ou cause de la douleur, parce qu’il veut du bien. C’est un discours très ambivalent. En effet, l’Ecriture dit que Dieu n’afflige pas volontairement l’humain (Lam.3.33) et aussi que tout coopère pour le bien de ceux qui aiment Dieu (Ro.8.28), en parlant des souffrances du temps, quelles qu’elles soient. Alors quoi ?

Revenons à notre passage; Jésus dit que le Vigneron taille les sarments pour les rendre forts et productifs. Et que déjà, les disciples sont épurés par la parole de Jésus. Ainsi, avant de parler des violences de toutes sortes, Jésus affirme que c’est sa parole qui a taillé dans la vie des disciples pour les rendre forts et productifs. Ainsi, avant de généraliser (par ex) le couteau de Dieu dans la mort d’un enfant pour fortifier les parents afin qu’ils aient du fruit…, restons humbles et demandons-nous quelles sont les paroles de Jésus qui ont à prendre place en nous pour purifier notre production de fruit. 

Or poser la question ainsi, suscite immédiatement une exigence fondamentale: celle de rester proche de tout l’enseignement de Jésus, de s’immerger dans tout ce qu’il vit, ce qu’il dit, ce qu’il fait; demeurez en moi comme moi en vous. C’est la seule manière de laisser certaines paroles ôter la pousse inutile, pour que le fruit qui honore le Père puisse paraître.

C/  Cela m’amène à parler du 2nd aspect, le rôle du sarment lui-même : il peut rester sur la vigne et produire du fruit, il peut rester sur la vigne et ne pas produire du fruit, il peut être coupé par le vigneron, il peut ne pas rester sur la vigne.

Le disciple-sarment, en vérité, lorsqu’il est taillé par le Vigneron, est purifié par la parole de Jésus, et il produira du fruit. La taille-purification permet un meilleur échange entre le sarment et la vigne, entre le disciple et Jésus : l’un et l’autre sont plus intimes, ils demeurent l’un chez l’autre : Paul écrit Ce n’est plus moi qui vit, c’est Christ qui vit en moi (Gal2.20). Et la demande que fait le sarment, c’est de produire du fruit, et cette demande est exaucée par la vigne, et cela glorifie le Père, car il voit que son travail a réussi : le disciple-sarment reçoit de la vigne la parole qui assure un beau fruit abondant.

Mais il arrive que le disciple-sarment ne laisse pas la parole de Jésus nourrir sa vie. Il s’en éloigne. Il résiste à produire le fruit abondant que Dieu demande. Certains disciples vont même jusqu’à quitter la vigne pour d’autres sources, et ne peuvent produire le fruit que Dieu attend – puisqu’ils ne sont plus attachés à Jésus. L’un meurt et l’autre est jeté dehors. L’un comme l’autre se dessèchent par rapport à Jésus, et un jour viendra où ils seront brûlés. 

Vous qui êtes là ce matin, nous pouvons encore laisser la parole de Jésus nous inonder de sa joie, et nous rapprocher de lui. Nous pouvons accueillir sa capacité à mettre en lumière la volonté de Dieu, en purifiant notre existence, en coupant les fausses idées du monde qui obèrent notre communion. Coupons le courant du monde, et renouons avec le courant de Jésus ! Il a les paroles de la vie éternelle, qui peuvent redonner vie et vigueur aux sarments qui dépérissent. C’est à nous de faire le choix – pour le présent du vignoble qu’est l’Eglise !

 

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