^{Néhémie 8. 2-10     Luc 4. 14-21}

Dans l’Evangile selon Luc, après son baptême, Jésus passe 40 jours dans le désert, où il affronte le diable. Puis Jésus quitte le désert de Judée et retourne en Galilée, où il commence son ministère public, rempli de la puissance de l’Esprit. Il ne se gêne pas pour enseigner dans les synagogues la “bonne nouvelle de Dieu” (cf v43), et sa réputation grimpe en flèche, il s’attire les louanges de tous.  Que dit-il donc de si spectaculaire ?

Luc nous donne la réponse à l’arrivée de Jésus à Nazareth, la ville où il a grandi. Et tout commence à la synagogue le jour du shabbat. Là, Jésus lit dans le rouleau du prophète Esaïe, en ciblant le passage qui parle de l’onction du Seigneur. Jésus déclare que l’Esprit du Seigneur est sur lui pour porter la bonne nouvelle aux pauvres, proclamer la libération des prisonniers, rendre la vue aux aveugles et libérer les opprimés.(35.5-6; 61.1-2) Il annonce que cette prophétie vient juste de s’accomplir, marquant ainsi le début de son ministère de libération.

Les habitants de Nazareth, qui le connaissent comme le fils du charpentier, sont intrigués par sa proclamation audacieuse, et les paroles de grâce qui sont au centre du message, comme l’écrit Luc.

Jésus fait donc siennes les paroles d’Esaïe ; l’Esprit l’a oint, reflète d’une part son identité, et d’autre part l’orientation de sa mission. L’Esprit l’a fait Messie, dit l’hébreu; il est donc Christ – en grec. Il se définit clairement comme l’envoyé de Dieu, l’élu de Dieu, que tous attendent ; mais est-ce bien lui, celui qui va nettoyer son aire en séparant le grain de la paille, comme le pense JnB ?

Or, selon le prophète Esaïe, sa mission doit atteindre les pauvres et les opprimés, pour une guérison de tout l’être. Le cœur de son ministère de Messie n’est donc pas une question de libération politique ni de domination d’une nation sur les autres; il est un service auprès des rejetés, annoncé par les prophètes. Il n’est pas venu pour rendre Israël “great again”, ni conquérir des territoires pour enfin créer le “grand Israël”. Ce dont est porteur Jésus en tant que Messie, est une parole de grâce, une parole accompagnée de gestes pour relever le malheureux, éclairer l’aveugle, assurer l’année du jubilé pour le peuple. Et dès maintenant, c’est en route à travers lui.

Les habitants de Nazareth n’ont pas pu accepter cette interprétation de Jésus. Un Messie qui n’a pas une vision de conquête planétaire mais seulement de libérer les prisonniers, ce n’est pas recevable. Ce n’était pas audible pour eux, ce n’était pas dans leur état d’esprit ni dans leurs attentes. Face au diable, Jésus avait choisi sa mission fondamentale, et les habitants de Nazareth sont restés aveuglés par les idées diaboliques. 

Et nous aujourd’hui ? Que nous apporte le fait que Jésus soit le Messie par l’Esprit, et que sa mission concerne avant tout ceux qui sont mis en marge de la société ? pouvons-nous entendre que Dieu veut avant tout la compassion, et que nous pouvons l’accueillir comme une bonne nouvelle, pour notre histoire personnelle, l’histoire de l’Eglise et celle du monde ?

l’Esprit du Seigneur est sur moi pour porter la bonne nouvelle aux pauvres, voilà l’ADN de Jésus, ADN qui est aussi le nôtre par le SE. En tant qu’Eglise à Lilo, nous pouvons suivre plusieurs chemins pour réaliser ce projet de partager la bonne nouvelle dans les prochaines années. J’en propose 2, ce matin. L’un est de nous mobiliser pour trouver une soeur ou un frère qui accepte d’entrer dans le CP et de terminer le mandat commencé par Ev Roinat. Cette mission nous incombe, elle prépare aussi le chemin jusqu’en 2028, l’année qui devra élire un conseil complètement renouvelé. 

L’autre sujet est le choix de pouvoir nous donner des lieux de témoignage dans lequels nous n’aurons pas honte d’accueillir et de partager notre espérance. Avec le cadeau du legs et son adoption tout à l’heure, nous pourrons assurer le chantier du Centre Enjalbert qui a besoin d’un profond rajeunissement. Mais je ne voudrais pas qu’on oublie le temple de Loriol, dont la vétusté intérieure est en compétition avec celle d’Enjalbert. Ce lieu de culte me semble prioritaire à la salle Jn Calvin, par ex.

Quelle bonne nouvelle dépoussiérée, donnons-nous à connaître, en tant que disciples et amis de Jésus le Messie ? Les vieilles outres ont besoin de recevoir un sérieux lifting. L’Evangile est une nouvelle décapante, et ses fruits semés aujourd’hui surgiront dans notre Eglise au cours des prochaines années. A Dieu soit la gloire !

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