Jean 14, 15-17 Matthieu 3,1 – 12
Quelques mots autour du baptême. Ce n’est pas souvent que nous le faisons, alors, aussi bien pour la famille de Bastien que la grande famille que nous formons, cela peut nous conduire à réfléchir, à discuter, et à témoigner !
1° l’Ev selon Mt fait commencer l’oeuvre de Jésus avec son propre baptême par Jean le baptiseur, et le fait terminer par l’envoi en mission afin de faire des disciples et de les baptiser. Le baptême ouvre et clôt le parcours de Jésus, c’est dire son importance pour l’Eglise. Nous avons lu ce que dit Jean à propos de Jésus, comment il voit son action dans le monde : Il est celui qui va baptiser avec le feu de l’Esprit, et qui saura ainsi faire du tri dans sa moisson. Ces paroles de Jean nous font comprendre qu’il y a une évolution entre le baptême qu’il pratique dans l’eau, et le baptême demandé par Jésus, à pratiquer dans l’Esprit de Dieu.
Dans l’Ev. selon Jn, Jésus précise bien que l’Esprit de Vérité sera en vous, il demeure auprès de vous. Il a aussi montré la progression de l’eau vers l’Esprit, avec Nicodème, lorsqu’il lui dit ceci : « En vérité, je te le dis, à moins de naître d’eau et d’Esprit, nul ne peut entrer au Royaume de Dieu » (Jn 3, 5).
La présence de l’Esprit de Dieu est le complément fondamental et nécessaire que nous mettons en avant dans le baptême avec de l’eau. En fait, le jour de la Pentecôte, lorsque les croyants sont remplis du feu de l’Esprit, ils parlent de Dieu et de Jésus, et plusieurs centaines de personnes adhèrent à leur message : elles reçoivent l’Esprit nouveau et ensuite recevoir un baptême d’eau au nom de Jésus, et vont intégrer la petite communauté.
2° Le baptême d’eau a un impact certain dans la vie de ceux qui sont baptisés, c’est un marqueur ; mais cette marque vient de la présence de l’Esprit de Dieu, qui s’installe dans la vie du baptisé, pour l’aider dans sa vie et ses choix. Comme le disent Mt et Jn, il y a une tension qui peut grandir entre ceux qui suivent les injonctions de l’Esprit et ceux qui s’y opposent : chez Mt, Jésus fait un tri qui nous paraît violent, mais cela nous fait comprendre que suivre le chemin ouvert par Jésus va conduire à rejeter très clairement d’autres chemins contradictoires avec ce que Jésus enseigne : aimer son prochain signifie refuser la haine et le mépris de l’autre — et c’est dur même aujourd’hui. Chez Jn l’Esprit est celui de la Vérité, il ne peut donc pas être présent dans le monde de ceux qui trafiquent le mensonge sous toutes ses formes.
Pour éviter ou réduire cette tension intérieure, beaucoup de baptisés oublient leur baptême – et rejoignent le monde sans Christ ni Dieu ; ils temporisent, relativisent, changent le feu en braise, ôtent le souffle pour calmer toute vague. Mais pour ceux qui vivent cette tension, et qui tentent de suivre Jésus dans ses choix et son comportement, une lumière intérieure, et une joie profonde, et une espérance qui voit plus loin que le présent, viennent les remplir et leur donnent envie de se retrouver, de chanter, de prier, de parler du Seigneur de leur vie.
3° Le baptême chrétien est donc un choix dans la manière de vivre dans la société; c’est une façon de dire sa confiance en Dieu, et la priorité est de découvrir non pas qui est Dieu, mais qui je suis pour lui; il dit : tu es mon enfant bien-aimé, je t’appelle par ton nom, lève-toi, aie confiance. C’est aussi un mode de comportement qui prend exemple sur le Christ Jésus : ses histoires, ses rencontres, son enseignement et sa priorité sur l’amour pour l’autre. C’est enfin le désir d’être poussé par le souffle de l’Esprit de Vérité et de joie, pour traverser les tensions en gardant la paix, à l’image du Christ sur son “chemin de croix”.
C’est là, entre autre, ce dont les parrains et marraines sont témoins auprès du baptisé; mais aussi chacune et chacun des membres de l’Eglise : si l’Esprit du Christ vit en vous, alors Dieu qui l’a ressuscité, vous donnera la vie (Ro8).
Nous avons besoin les uns des autres pour nous encourager régulièrement, nous avons besoin d’apprendre à prier, d’apprendre à lire les Ecritures, d’apprendre à mettre en oeuvre les convictions qui nous viennent de Dieu. C’est pourquoi nous nous organisons pour assurer des temps de louange et de culte, des temps de rencontres et de partages, des temps de prière et de réflexions sur des textes bibliques et notre actualité sociale.
Invitons-nous les uns les autres, posons nos questions, nous sommes solidaires les uns des autres, comme avec ce chant que nous prenons : Tu es Dieu au milieu de nos prières…Par le don de ton Esprit, viens régner en nous, Seigneur !