25/04/2021 : Actes-seul Jésus sauve

prédication du 25/04/2021 par le pasteur Marc LABARTHE

Actes 4, 1 à 22

Il y a 15 jours, nous avons partagé une partie du ch. précédent, avec 4 thèmes, celui de la conversion à Jésus-Christ et de l’ouverture à toute culture humaine; celui du service des humains et non du pouvoir sur eux; celui du péché aboli par le pardon donné en Jésus ressuscité; celui de la confiance de Jésus et en Jésus, qui est Dieu au milieu de nous. Et je vous rappelais que toute la gloire du Christ a commencé sur la croix, et non pas sur un trône, car c’est la croix et la résurrection qui nous ouvrent la vie éternelle.

Et voilà donc Pierre et Jean arrêtés, mis en prison, parce qu’ils ont troublé l’ordre public ; ils ont provoqué un mouvement de foule dans le temple : ils ont perturbé le bon déroulement de la liturgie des sacrifices, en guérissant un infirme; et les responsables du temple ont fait intervenir la police. Celle-ci agit comme d’habitude : les fomenteurs de trouble, en prison ! C’est l’arrestation pure et simple, et la garde à vue pour la nuit. Les autorités n’en font pas davantage, parce qu’il y a un miraculé que beaucoup connaissent, et le peuple en est subjugué.

Et le lendemain, Pierre, Jean sont amenés en comparution immédiate, pour un jugement qui devrait être rapide et définitif. Quelle est l’accusation ? la cause du délit ? C’est une personne à qui les apôtres ont volé son handicap ! et c’est un vol sans retour possible. L’homme a perdu son handicap de manière définitive, et chose étrange, il ne s’en plaint pas… il en est tellement heureux qu’il chante et danse depuis ce moment-là, et a même rejoint les apôtres. Et les explications données par Pierre et Jean sont sans équivoque. Ils ne cherchent pas les problèmes, ils ne cherchent pas à s’enrichir ni à prendre le pouvoir. Ils n’ont voulu que rendre service à un paralysé.

Cependant, il y a un soucis ; les apôtres ont agi en utilisant un stratagème qui fait problème; ils ont repris le nom d’un homme considéré comme menteur et trompeur et qui a été exécuté pour cela, un blasphémateur qui a été crucifié, un certain Jésus de N. Pour les responsables politiques et l’autorité religieuse de Jérusalem, à propos desquels Luc insiste lourdement, c’est intolérable, inacceptable.

Rappeler un fait divers résolu dans la mort et oser dire qu’il y a résurrection de cet homme maudit sur le bois, et que c’est son Nom qui conduit la guérison d’un paralysé, c’est de la provocation. La seule réponse est de faire taire ce discours, cette propagande. Il va falloir démontrer la fausse doctrine et la tromperie des apôtres, et ils vont tenter la menace pour éviter toute récidive, dont les conséquences pourraient être grave.

Ce qui suprend les autorités, que Luc présente comme étant la fine fleure cultivée, religieuse et politique de Jérusalem, c’est l’assurance avec laquelle Pierre s’exprime. Luc nous dit que c’est grâce à l’Esprit saint que Pierre est rempli d’une telle hardiesse; et Pierre ose affirmer que Jésus de Nazareth est devenu le personnage incontournable pour le salut du paralysé, et même, le salut de tous les hommes. Pierre n’est plus le même homme que la nuit du procès bâclé de Jésus; l’Esprit saint a fait une oeuvre de reconstruction en lui, et peut ainsi le conduire à proclamer la centralité du Messie Jésus. Il se permet d’interroger le bien fondé de l’accusation, alors qu’un paralysé est libéré de sa maladie, guéri par la puissance du Nom de Jésus-Christ. Puis il rappelle que les autorités l’avaient crucifié, et qu’il est ressuscité, ouvrant un espace nouveau où ceux qui sont dans le péché trouvent le pardon et le salut.

Car le salut ne se trouve en aucun autre, car il n’y a sous le ciel aucun autre Nom donné parmi les humains par lequel nous devions être sauvés – affirme Pierre pour clore son discours. C’est une phrase centrale dans la foi chrétienne. C’est une phrase centrale aussi dans notre approche du monde et des autres religions. Et c’est donc une phrase qui pose problème ! Rien qu’en vous la répétant, elle fait siffler vos oreilles, ou provoque un haut le coeur, une crispation de l’estomac… parce qu’elle est assez, radicale, non ?

Et pour éviter toute vague, nous bottons en touche : Jésus est le chemin pour moi, ou encore, il est une manière d’adorer Dieu. Notre société et la laïcité « antireligieuse » française nous ont éduqués à privatiser notre religion, à penser qu’il existe de nombreuses façons d’accéder au « paradis », à relativiser – JC est une voie parmi d’autres. Alors que faire de cette affirmation ? Faut-il modifier le texte biblique pour atténuer son effet ? Or selon Luc, c’est bien là le témoignage de Pierre parlant d’un « trop-plein »(tremplin?) de Saint-Esprit: Il n’y a de salut en personne d’autre, car il n’y a pas d’autre nom sous le ciel donné dans les humains dans lequel il nous faut être sauvés. Pierre ne dit pas seulement que Jésus sauve, mais il dit clairement que seul Jésus sauve.

Et ce qui fait de Jésus le personnage central, c’est justement la croix et la résurrection. Et donc tout ce qui a conduit Jésus à la croix, et ce que Dieu en a fait. Voilà ce que les 4 évangiles nous racontent, avec aussi des enseignements de Jésus et quelques miracles. Et je crois que c’est ce chemin qui passe par la croix qui doit donner aux chrétiens la bonne manière de proclamer la centralité unique de JC de N.

Cette phrase fait du chrétien un combattant pour la vie, et non pas un terroriste justifiant la violence et la mort. Pierre exprime sa conviction profonde devant les religieux de son temps, et MLuther le fera de même au XVIe devant les mêmes religieux, et des f&h le font aujourd’hui encore. Le SE donne à Pierre une attitude dans la vie quotidienne : le chrétien se met à suivre l’exemple du maître et Seigneur qu’est Jésus : et qu’a fait Jésus ? il a fait du bien, il a sauvé des gens, comme Pierre et Jean le font en guérissant le paralysé et parlant de JC ; comme MLuther en libérant le peuple du clergé. Il n’y a de salut en aucun autre : Ni dans la violence verbale et physique des intégristes de tous bords, ni dans les interdits religieux, ni dans le pouvoir d’un clergé qu’il soit catholique ou laïc, ni dans l’idéologie de l’universel, du global (tout se vaut) : Pas d’autre Nom sous le ciel !

La découverte que le nom de Jésus de Nazareth est capable de rendre la vie à un paralysé, fait de ce Nom, un Nom unique et indépassable, présence-même de Dieu parmi nous. Il n’y a pas d’autre nom par lequel nous devons être sauvés, rétablis, remis debout.

C’est le nom de Celui qui vient donner du sens à la vie, assurer des guérisons et des libérations aujourd’hui encore, et jusqu’à notre dernier souffle – même si cela peut passer par la croix, comme Etienne quelques chap. +loin.

Alors pour nous et pour vous, Jésus-Christ est le Nom de celui qui vous sauve, qui vous rétablit dans votre dignité de femme et d’homme, quelque soit votre âge et votre état de santé. Il est celui qui vous donne la confiance pour aller chercher la vie au bout de l’existence, avec un regard pétillant et un coeur apaisé, avec des paroles qui font vivre autour de vous, avec l’espérance de la Vie auprès de Dieu pour toujours. Amen

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