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24/06/2023 : Accompagnés en tout lieu
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Prédication du 24/06/2023 par le pasteur Marc LABARTHE
Ce passage de l’év selon Mt pourrait tout à fait concerner la manière dont les disciples sont traités dans les années et les siècles qui ont suivi la résurrection de Jésus, jusqu’à nos jours entre autres, dans les pays totalitaires.
Jésus expose quelques uns des défis auxquels ses disciples sont confrontés dans ce monde : le rejet, la calomnie et la souffrance, pas seulement dans la mission au loin, mais aussi dans son propre foyer. Il nous dit qu’aimer Dieu et aimer son prochain comme soi-même, sera souvent contré par les autres, qui ne sont pas forcément des étrangers. Une ancienne expression disait : « Si vous voulez suivre
un Seigneur crucifié, vous feriez mieux de vous assurer que vous avez l’air heureux sur le bois »; ce qui veut dire que ce que ce monde lui a fait, il le peut tout à fait le reproduire aussi pour vous, et que vous l’assumez.
Pourquoi faire ainsi peur aux disciples qu’il envoie en mission ? Est-ce ainsi qu’il va trouver la relève pour assurer la suite de l’évangélisation ? Ce message permettra-t-il de renouveler nos Conseils Presbytéraux l’an prochain ? Celui qui s’accroche à sa vie pour la sauver à tout prix, la perdra, celui qui la perd à cause de moi la sauvera.
Dietrich Bonhoeffer explique ainsi cette phrase : lorsque le Christ appelle une personne, il l’appelle à venir et à mourir. Cela ne veut pas dire le suicide, ce n’est pas non plus prendre sa croix dans le sens où Jésus approuve toutes les souffrances humaines que vous traversez. Mais c’est plutôt dans le sens que tout ce qui nous est cher – nos portefeuilles, nos familles, notre statut dans la vie, nos
loisirs prioritaires – tout cela doit être relativisé, remodelé et réinitialisé par celui qui est notre joie, notre trésor et notre couronne (cf Paul).
Mais au milieu du rejet et de la souffrance, de la difficulté et du danger que Jésus nous décrit, il nous fait aussi une promesse : Ne vend-on pas deux moineaux pour un sou ? Pourtant, aucun d’eux ne tombera à terre sans votre Père. Et même les cheveux de votre tête sont tous comptés. Alors n’ayez pas peur; vous valez plus que beaucoup de moineaux.
Certains cantiques ont des paroles qui ont compris le sens fondamental de ces paroles : Jésus est au milieu de nous, sa douce voix l’entendez-vous ? …
Et pourtant, trop souvent encore, si ce n’est pas nous, ce sont les croyants non pratiquants qui prennent la souffrance et la mort, la douleur et l’opposition, la critique et la perte comme un signe que Dieu nous a abandonnés, nous a laissés seuls, et nous nous épuisons à crier à l’injustice. Or, souvenez-vous, Jésus lui-même nous rejoints dans ce désarroi, puisque selon les dires de Mt, il a ressenti cela sur
la croix : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?
Or, en amont de cette mort, Jésus nous promet que peu importe la situation, nous ne la traversons pas seuls. Dieu n’empêche pas le moineau de tomber, mais il ne tombe pas seul, il tombe avec la connaissance et le soin de Dieu, il tombe dans les bras de celui qui a fait les oiseaux du ciel en premier lieu. Dieu ne nous sauvera pas toujours ni comme par magie de toutes les situations terribles et tragiques, mais il promet que nous ne les traverserons pas seuls.
En fait, dit Jésus, Dieu compte chaque cheveu de notre tête — c’est plus facile pour lui de le faire avec certains d’entre nous qu’avec d’autres ! — mais c’est une façon parlante de dire que Dieu a une connaissance intime de vous et moi. Il vous connaît, il sait ce que vous traversez aussi bien si ce n’est mieux que vous-même ; il connaît vos besoins avant vous et a mémorisé chaque partie de vous parce qu’il se soucie tellement de vous. S’il peut connaître et aimer et être avec un petit moineau, quoi qu’il arrive, combien plus prendra-t-il soin de vous, et de moi ? Jésus est 1/2
Nous venons de vivre plusieurs décès de personnalités qui ont marqué un temps notre Eglise, sur Loriol ou Livron. Pour les proches, il y a de l’émotion, c’est naturel, normal. Et pourtant, il y a quelque chose qui peut être différent. Parce que Dieu reste proche de chacun comme d’un moineau et même pas un cheveu nous sépare de lui, alors peu importe ce à quoi nous sommes confrontés, nous ne
l’affrontons pas seuls. Autre ex, Paul demande en Rm 6 : Ne savez-vous pas que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, nous avons été baptisés en sa mort ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême dans la mort ! Le baptême est une manière d’inscrire notre vie d’une nouvelle relation, de nous faire comprendre que nous sommes déjà morts et enterrés.
Alors, quand nous faisons face au malheur et quand tout se termine, Dieu nous le rappelle : vous avez déjà été enterrés, parce que vous êtes unis à la mort de Jésus sur la croix. C’est arrivé lorsque vous avez rencontré JC par grâce, par la foi, et cela s’est exprimé lorsque vous avez été baptisés, enterrés avec lui par le baptême dans sa mort ! C’est pourquoi, en tant que chrétiens, la mort est derrière
nous, Jésus l’a fait pour nous, mourant notre mort, et il vit pour que nous ne mourions jamais (mort spi). La seule mort qui compte pour nous, est déjà arrivée.
Ainsi, lorsque la fin arrive, ce n’est pas seulement le rideau qui tombe sur le spectacle du passé —qu’on résume en parlant du défunt aux obsèques, parce que ça fait du bien— mais le rideau qui se lève aussi sur ce que vous et moi ne pouvons pas encore imaginer. Si Dieu se soucie tant des petits moineaux vendus pour quelques centimes (leur disparition fera augmenter les prix !), combien plus fera-t-il pour vous et moi, le don d’une vie avec lui qui ne finit jamais ?! Car nous avons été unis à la mort de son Fils bien-aimé, et nous avons aussi la promesse de prendre part à sa résurrection.
Dès lors, de quoi avons-nous si peur ? De quoi avons-nous à nous soucier ? Qu’y a-t-il à craindre? Quand vous vivez en sachant que même si un moineau tombe, il ne tombe pas de la main de Dieu, alors tout change. Les fardeaux qui pèsent sur nos épaules, les épreuves survenues, prennent un visage différent.
La mort vient frapper ici et là, et ce n’est pas dû à la persécution pour le nom de Jésus – chez nous. Mais elle est là; et pourtant, quand nous laissons grandir en nous cette conviction que nous avons été ensevelis avec le Christ et que nous vivons notre vie présente dans la confiance, alors cette mort perd de son pouvoir d’angoisse et de terreur.
Si le monde crucifie notre Seigneur, il peut nous faire bien pire ! Mais peu importe, l’important est de poursuivre le témoignage de la venue du royaume de Dieu au milieu des hommes, c’est-à-dire de la vie nouvelle avec Dieu qui change la vie. Car il prend soin et du moineau et de chacun de nous, quelque situation que nous puissions traverser.
Et la Paix de Dieu qui surpasse toute compréhension gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ – s’exclame Paul. Amen.