23/07/2023 : du grain bon et mauvais

Animation-Prédication du 23/07/2023 par le pasteur Marc LABARTHE

Matthieu 13, 24 à 43

LECTURE dans l’assemblée, avec texte sous les yeux.

RAPPEL : Matthieu a rassemblé dans son chapitre 13 une série de paraboles sur le Royaume des cieux : 7 paraboles dont 2 avec des explications.

Ce sont des paraboles sur le Royaume des cieux : non pas que le royaume serait au ciel, loin de nous, mais le sens est que le règne de Dieu s’exerce de la manière suivante, telle que décrite dans l’histoire. On pourrait l’exprimer de nos jours en disant : voici comment Dieu manifeste sa présence …

QUESTIONS :

Vous avez 3 questions au dos de la feuille, qui vous permettent d’essayer de comprendre un peu mieux tout ce passage. Facile à difficile !

Certains ont déjà travaillé et ont des explications à donner sur du vocabulaire ou d’autres aspects : ne perdez pas trop de temps à cela, mais essayez de repérer les réponses à donner aux questions, ce qui vous semble judicieux.

1. A qui revient le droit de décider quand et comment on arrachera l’ivraie ? et qui sont les acteurs ?
v.29-30 + 40-41

2. La parabole de la bonne semence est longue —7 versets(24à30)— et reçoit une explication —7 versets(v.37à43)—
Qu’apportent de plus, ou comme éclairage, les 2 autres paraboles, v.31-32 et v.33 ?

Q++ : 3. Et nous, sommes-nous ? dans ces diverses paraboles ?

CHANT : 56/07.1.2.3 au dernier jour

NOTES

CHANT : 56/07. 4.5.6 oui nous croyons

REP 1 : l’homme propriétaire du champ (24)et fils de l’homme(36) = Jésus ; moissonneurs (30) et anges (39) …

REP 2: enfouissement ; lente progression vers une maturité ; résultat de la croissance ne permet plus de distinguer les éléments d’origine (graine est “morte”, levure “est” le pain levé…); pas de “concurrence” donc objectif du travail est mis en avant …

REP 3 : nous sommes A/Spectateurs ; B/ la semence bonne, et mauvaise,… C/ la semence qui a changé, grandi aussi ! elle n’est plus ce qu’elle était au début. D/ dans l’attente de la moisson à venir. …

NOTES

Jésus a souvent recours à des paraboles pour décrire le Royaume des cieux/Dieu. La caractéristique de la parabole consiste en une histoire simple et concrète, mais qui comporte un élément inattendu. D’où ce mot de para-bole qui signifie littéralement « jeter à côté ». Le but est de jeter ou d’introduire un élément surprenant à côté du sens convenu, évident, pour nous ouvrir à une autre logique.

Alors, dans la “grande” histoire, l’inattendu est d’abord cet ennemi qui vient de nuit, semer de la mauvaise herbe parmi le blé. Qu’il y ait de “l’ivraie” qui pousse en même temps est normal pour l’époque (pas de pesticide…). Pourquoi s’en inquiéter ? parce que c’est l’image qu’on se fait du Royaume ! et cela instaure un changement de logique, à savoir que le Royaume des cieux ressemble à un champ où poussent ensemble, la bonne et la mauvaise herbe.

Il s’agit pourtant bien du Royaume des cieux, même si ces graines n’ont pas été semées au même moment et avec la même intention. Le Royaume des cieux ne ressemble donc pas à un champ où il n’y aurait que du bon grain, que des belles choses, positives et harmonieuses. Voilà un 2nd inattendu, qui vient quelque peu heurter nos représentations du Royaume des cieux parce qu’il n’est pas exempt du mal et du négatif. L’ivraie ou mieux, la zizanie = grec, est présente dans le champ et grandit dans le même espace.

Un Troisème inattendu survient dans  les conséquences de cette croissance commune du bien et du mal. C’est lorsque le patron dit de “Laisser croître ensemble l’un et l’autre jusqu’à la moisson”(30 – phrase centrale !). Pourquoi cet apparent laisser-faire du propriétaire ? 

On peut discuter longtemps sur le désir de pureté et de perfection qui nous anime et qui conduit le monde et les religions, à vouloir arracher, exclure, contraindre, toute expression divergente de l’idéologie dominante, du politiquement correct, de la norme (sociale, médicale), etc. L’un des enjeux de cette parabole est de nous amener à accueillir et accepter la réalité dans toutes ses dimensions, avec ses beaux et ses mauvais côtés, que ce soit autour de nous comme en nous. L’ordre du patron de laisser pousser ensemble vient surprendre non pas nos désirs de mieux, mais la façon de nous améliorer sans cesse. 

En fait, pour être plus précis, le patron n’est pas dans un laisser faire, mais un laisser être. C’est un laisser co-exister le grain bon et le grain zizanie. Et cette co-existence permet la croissance des 2 graines opposées dans leur objectif, et donc, provoque le désir de réagir quand meme à cette situation. Comment cela, puisqu’il n’est pas question d’arracher ?

Peut-être alors, les 2 paraboles suivantes viennent ouvrir 2 attitudes. D’abord celle de la graine, malgré sa petitesse, qui pousse avec énergie et devient un arbuste ; accueillant, non pas la zizanie, mais les oiseaux du ciel, symboles de ceux qui font confiance à Dieu pour leur vie (ne plantent pas…).  Ensuite, le levain qui fait changer la nature de la farine, symbole d’une force qui peut transformer une inertie d’origine. Elles disent qu’il est possible à la bonne semence d’être plus forte que la zizanie et d’épanouir une vie accueillante et joyeuse, tout comme il lui est possible de convertir le statu quo pour faire lever une pâte toute nouvelle. 

C’est pourquoi une espérance peut jaillir de ces paraboles, à savoir que, jusqu’au jour de la moisson, rien n’est joué, tout est possible. Le mal peut être surmonté par le bien — ce qu’espère Jésus de tout son être, jusqu’à la croix. Même si l’inverse peut être vrai aussi, que la zizanie étouffle le bon grain. Mais le message central de Jésus c’est que le mal qui est là devrait attiser davantage le dynamisme de l’amour. Et c’est bien cela qui compte, pour que même la mauvaise graine subisse l’influence de cet amour au point de muter.

C’est donc bien en tant que “bons grains” que la parabole nous situe, et que nous devons chercher la croissance, afin de porter le fruit attendu malgré le mal qui prolifère aussi, jusqu’à l’accueil des oiseaux exprimant la grâce, et la mutation possible du mal, dans nos vies d’une part comme dans notre entourage, aussi.

Le Royaume des cieux est comme un champ dans lequel le bon grain porte une odeur qui témoigne de l’amour de Dieu et qui donne de l’espérance. Face aux obstacles que sont les herbes de zizanies, qui freinent et menacent la croissance du blé, il est possible de garder l’objectif du patron, et de chercher la croissance pour arriver au but pour lequel il nous a mis en terre.

Il n’est pas besoin de s’inquiéter de ce qui peut faire obstacle, mais le reconnaître présent pour trouver la brèche qui permet de percer vers la lumière céleste et l’accueil des oiseaux du ciel ; voir même, que le côté levure, levain de l’Evangile, aboutisse à modifier l’existence de zizanie, dans tout l’être, jusqu’à lever une pâte toute nouvelle au sein du monde.

 

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