210725-Mt13.1à23-parabole

au temple de Cliousclat

Parabole

Matthieu 13, 1 à 23

• Jésus a beaucoup illustré ses propos avec des paraboles. Certaines sont explictement annoncées comme des paraboles, d’autres pas du tout. 

Connaissez-vous la parabole des graines semées par le semeur ?

Que dit-elle ? on va essayer de la reconstituer… de mémoire !

après la reconstitution d’un texte :

lecture du récit : ¡¡ Ev.Thomas log 9 !!  – et projection

Jésus a dit : Voilà, le semeur sortit, la main pleine de semence, et les lança. Quelques unes tombèrent sur le chemin; les oiseaux arrivèrent, et les ramassèrent. 

D’autres tombèrent sur la pierre, et ne prirent pas racine en profondeur ni ne firent monter d’épis vers le ciel. 

D’autres tombèrent dans les épines; celles-ci étouffèrent la semence, et le ver dévora les grains. 

D’autres tombèrent dans la bonne terre, et celle-ci fit monter du bon fruit vers le ciel; elle produisit 60 mesures pour une et 120 pour une.

Est-ce que votre reconstitution correspond au texte ?

Je vois quelques regards interrogateurs: qu’est-ce qui se passe ?  vous êtes étonnés ? 

……

des erreurs ? des manques ? des excès ?

…… les noter

• nous allons écouter une autre version de cette parabole :

Mt 13,1à9 -et projection

Voici que le semeur est sorti pour semer. 4 Comme il semait, des grains sont tombés au bord du chemin ; et les oiseaux du ciel sont venus et ont tout mangé. 

5 D’autres sont tombés dans les endroits pierreux, où ils n’avaient pas beaucoup de terre; ils ont aussitôt levé parce qu’ils n’avaient pas de terre en profondeur ; 6 le soleil étant monté, ils ont été brûlés et, faute de racine, ils ont séché. 

7 D’autres sont tombés dans les épines ; les épines ont monté et les ont étouffés. 

8 D’autres sont tombés dans la bonne terre et ont donné du fruit, l’un cent, l’autre soixante, l’autre trente. 9 Entende qui a des oreilles !

Alors? ce texte vous semble-t-il plus proche de l’original ? Qu’en pensez-vous ?
vous êtes soulagés de retrouver ce que vous aviez déjà entendu ?

Quelques explications :

Le 1er tx lu, est tiré de l’év. apocryphe de Thomas, et ne livre aucune interprétation, la parabole reste une parole secrète. Proche de la tendance gnostique, le recueil veille à orienter les paraboles de Jésus selon sa visée théologique. La sobriété du récit fait état d’un remaniement aussi subtil et travaillé que dans l’év canonique.
Le 2nd est de l’Ev. selon Mt. Le mot parabole apparaît ici pour la 1e fois dans l’év. L’auditeur est installé au milieu de la foule et accueille la 1e parabole. Jésus est placé à bonne distance, dans sa barque, il projette sa parole par delà les eaux, visant les oreilles restées sur le rivage. L’histoire du semeur nous parvient, et avec elle des images d’échecs qui se succèdent, puis des fruits, quand même. Leur dénombrement est illogique (100,60,30), mais il n’entache pas le fait que ces fruits sont donnés. Et ce don final semble bien l’essentiel. 

En toute fin, l’exclamation « entende qui a des oreilles » avertit l’auditeur de sa responsabilité.  La parabole ouvre un espace nouveau à explorer – elle dégage une piste à emprunter. Le parcours en parabole s’ouvre donc ainsi, par la mise au jour d’un chemin abrupt que chacun est appelé à prendre librement, à ses risques et périls. 51

En misant sur la proximité de langage avec les auditeurs, les termes utilisés font qu’ils s’y reconnaissent immédiatement. Jésus fait appel à leur imagination, à leur cinéma intérieur. Ce langage rassure et capte l’auditoire, il entraîne chacun dans son imaginaire, avec confiance. 63

La parabole est porteuse d’une promesse de révélation: elle met au jour l’impossibilité des uns à accueillir la parole du Royaume, et le don reçu par d’autres. Il ne s’agit plus de connaître la parole, mais sur un plan existentiel, d’expérimenter la parole, de la comprendre au sens d’une rencontre dans son for intérieur, et qui va changer son comportement, son discours ; et cette rencontre entre parole et auditeur est de l’ordre de la révélation. 47

Mais le parabole elle-même fait face à de la résistance, ce langage peine à se faire comprendre: la preuve en est la demande des disciples, dont la question manifeste leur désintérêt pour ce langage : ils ne s’intéressent pas à ce qui est dit mais à la manière de le dire : ils se placent en dominateurs, ils veulent comprendre le sens de cet événement. 52…53…

  Mt 13,10-11+18-23 +projection

Les disciples s’approchèrent et lui dirent : « Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? »

Il répondit : « Parce qu’à vous il est donné de connaître les mystères du Royaume des cieux, tandis qu’à ceux-là ce n’est pas donné.

Vous donc, écoutez la parabole du semeur. Quand l’homme entend la parole du Royaume et ne comprend pas, c’est que le Malin vient et s’empare de ce qui a été semé dans son cœur ; tel est celui qui a été ensemencé au bord du chemin.

Celui qui a été ensemencé en des endroits pierreux, c’est celui qui, entendant la Parole, la reçoit aussitôt avec joie ; mais il n’a pas en lui de racine, il est l’homme d’un moment : dès que vient la détresse ou la persécution à cause de la Parole, il tombe.

Celui qui a été ensemencé dans les épines, c’est celui qui entend la Parole, mais le souci du monde et la séduction des richesses étouffent la Parole, et il reste sans fruit.

Celui qui a été ensemencé dans la bonne terre, c’est celui qui entend la Parole et comprend : alors, il porte du fruit et produit l’un cent, l’autre soixante, l’autre trente.

Jésus explique-t-il vraiment la parabole ? C’est à une nouvelle écoute qu’il conduit les disciples. La reprise du semeur parle d’échecs successifs et de fruits inespérés, mais elle n’apporte pas plus d’explications que la 1e sur les modalités de la réussite finale : que signifie la bonne terre ? qu’est-ce que comprendre la parole ? l’auditeur ne glane aucune information supplémentaire. Lorsque Jésus donne des explications aux disciples, il le fait sans vraiment donner de solutions à l’image racontée, mais il ajoute d’autres images, et même en laisse certaines en plan. L’auditeur est à nouveau soumis à un récit évoquant une parole qui se perd davantage qu’elle ne produit…57, La parabole demeure obscure ou alors invite à un déplacement intérieur.

Ainsi, La parabole du Semeur fait bien sûr porter l’attention sur le rendement final, raconté comme acquis, positif et reconnu. La perspective rend les auditeurs particulièrement attentifs à cette réussite ultime ; et l’explication insiste à nouveau sur cette situation finale positive, en l’inscrivant dans le monde présent des auditeurs. Chacun peut commencer à comprendre que la fin se prépare maintenant et que le jugement vient. 58

Pour la 1e fois, les disciples interrogent Jésus sur sa manière d’enseigner. Ils croient ce langage réservé aux foules, à ceux qui restent silencieux. Jésus confirme que ce langage est en lien avec le refus de certains de recevoir sa parole. Mais il ne désigne pas de coupables, il valorise les yeux qui voient et les oreilles qui entendent. 41

Et il raconte une nouvelle parabole. Parce qu’une parabole toute seule ne donne qu’une petite ouverture sur le royaume de Dieu; le langage des paraboles demande qu’on écoute plusieurs paraboles d’affilée, afin de ne pas rester enfermés dans une vision étriquée, ou une audition limitée. 

Chacun se trouve alors peu à peu déplacé de sa posture habituelle. Il entre dans un nouveau type de communication, celle de l’existence, de la vie au quotidien.64  Et chacun accepte de ne pas aboir tout compris d’un seul coup, et de se mettre en chemin pour découvrir de nouvelles relations, d’approfondir sa communion avec Dieu, de comprendre le Royaume !

 

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