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2/10/2022 : fête de l’amitié
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Prédication du 17/06/2023 par le pasteur Marc LABARTHE
Le Fils de l’homme est venu, mangeant et buvant, et l’on dit : « C’est un glouton et un buveur, un ami des collecteurs des taxes, des pécheurs ! »
Je ne vous appelle plus esclaves, parce que l’esclave ne sait pas ce que fait son maître. Je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai entendu de mon Père.
La fête de l’amitié ! quel beau programme en apparence ! si l’on passe du nom « fête » au verbe « fêter » : Fêter l’amitié, eh bien ce n’est plus tout à fait la même chose ; il faudrait dire : fêter au sujet de l’amitié : fête DE l’amitié. Fêter l’amitié serait faire de l’amitié une valeur sacrée, une sorte d’épée de Damoclès qui oblige chacun à l’utiliser comme un outil qui permet à coup sûr d’entrer dans le giron de l’amité. Or à mon sens, c’est vraiment se tromper et prendre un chemin contraire au projet initial.
Avec la fête de l’amitié, il s’agit de se réjouir des relations amicales qui sont le lot de nos rencontres humaines. Il s’agit de prendre du bon temps avec des amis, et pourquoi pas avec les amis de nos amis – même si on ne les connaît pas de prime abord.
la fête de l’amitié est une invitation à mettre en évidence les personnes qui sont reconnues comme des amis, sans préciser davantage, amis proches, amis intimes, amis perdus, amis lointains, amis de longue date, amis de table, amis du temple, … . C’est aussi se donner la possibilité de se faire des amis, de nouveaux amis, de renouer des relations amicales échaudées ou délaissées trop longtemps; et de créer ainsi de nouvelles ouvertures sur la vie et l’espérance.
Compter pour quelqu’un, c’est la définition de l’amitié. Le contraire de l’ami, c’est le concurrent, celui qui n’est pas bienveillant à notre égard. Face à un concurrent, il faut être performant, il faut se battre, se lever tôt, prouver qu’on est quelqu’un d’important, qu’on n’a pas usurpé notre place, mériter ce que nous sommes. Le problème de notre société, c’est qu’elle génère beaucoup plus de concurrents que d’amis.
La bible parle à plusieurs endroits de l’ami. Abraham est défini comme l’ami de Dieu en 2 Chron (20.7). A propos de Jésus, vous l’avez entendu, il est dit qu’il est l’ami des pécheurs, des collecteurs de taxes. Jésus a souvent été critiqué pour ses fréquentations douteuses. Il partageait le repas des impies et fréquentait des gens de mauvaise vie.
Or il nous faut entendre une nuance : L’évangile ne dit pas que les pécheurs étaient ses amis, mais que lui, était l’ami des pécheurs. La différence est fondamentale. Avoir un ami, cela dépend encore de nous, de nos sentiments, de nos préoccupations, du temps que nous consacrons à l’amitié. Mais être l’ami de quelqu’un est totalement indépendant de nous.
Et la 2e lecture nous le confirme, en ce sens que c’est Jésus qui a choisi ses amis. Et cette relation que Jésus offre à ses amis, elle n’est basée sur aucune performance, aucun devoir de retourner l’invitation, parce que c’est lui qui offre cette amitié avec l’extraordinaire contre-performance de la croix.
Croire en l’amitié de Dieu, cela ne veut pas dire que les maladies, les divisions, les morts disparaissent, cela ne veut pas dire que les ténèbres ne recouvrent pas la terre. Cela veut dire que nos enfers ont été visitées et qu’il existe quelqu’un qui croit en nous, qui prie avec nous, qui nous sourit et qui nous appelle à la vie. Alors nous pouvons nous relever, nous pouvons continuer, nous pouvons combattre, et nous pouvons aussi sourire et tendre la main.
La parole de la croix, c’est qu’en Jésus, Dieu est allé jusqu’au bout de son amour, de sa passion pour l’humanité. Cette passion, il ne l’a pas exprimée avec des mots, il l’a vécue. Et pour nous, sa vie donnée est une proposition de le suivre, dans nos limites, une occasion d’aimer à notre tour, gracieusement.