2/06/2024 : alliance et vie

Prédication du 02/06/2024 par le pasteur Marc LABARTHE

Marc 14 v 12 – 26

F&S, j’ai une question qui s’adresse à nous tous : De quoi avons-nous besoin pour que notre “paroisse” ne meurt pas ? …

Et si je vous pose la question de cette manière : que Jésus propose-t-il pour que sa “paroisse” ne meurt pas ?   

Et pour le dire de façon plus large et moins figée sur “notre paroisse” : Que Jésus propose-t-il pour que son Église accomplisse sa mission ? 

Nos réponses ne sont pas tout à fait les mêmes selon la point de vue où l’on se situe. Quel devrait être le point de départ le plus important ? Ma vision, ou celle de Jésus ? Ce qui ne réduit en rien les idées émises, mais les place dans une perspective un peu différente; elles devront être abordées d’une autre façon, afin d’avancer dans le chemin de renouveau que Jésus a initié.

Pour ce culte un peu particulier, marquant une assemblée générale élective importante pour nous tous, pour les prochains mois, prochaines années, j’ai gardé le texte de l’Ev selon Mc proposé pour ce 2e dimanche après la Pentecôte. Une reprise de ce qui s’est passé dans la soirée qui précède l’arrestation et la mort de Jésus, son dernier repas avant sa mort et sa résurrection.

Selon Mc, Jésus semble avoir pris les devants pour que cette ultime soirée ait un lieu bien préparé. Ses disciples découvrent qu’ils n’ont que la table à dresser, et finaliser la mise en place du repas. Jésus a choisi les modalités de ce repas, qu’il veut partager avec ses disciples. Son amour pour eux leur donne accès à la table, et ils vont suivre le déroulé prévu par Jésus. C’est bien lui le maître, qui fait tout pour rejoindre ses amis au plus profond de leur situation humaine déchirrée.

Une fois à table, Mc ne raconte pas le menu partagé, mais une parole de Jésus, qui prend tout le monde à contre-pied. Il leur dit tout de go, que l’un d’eux va le livrer-v18. Et au lieu de pointer du doigt sur l’autre, chacun des douze s’interroge sur lui-même. Pour la première fois dans l’Ev., les disciples se remettent en question. Chacun se découvre tristement capable de trahir Jésus ; chacun s’interroge sur la vérité de son engagement, sur la solidité de son amitié.

Et ils questionnent Jésus : C’est qui ? c’est moi ? v19 Tous les douze sont tristes, car ils mangent tous avec lui, ils mettent tous leur main dans le même plat. L’un d’eux va franchir le pas pour abandonner, et livrer Jésus. Mais ils sont tous capables, et coupables. Un peu comme nous, avouons-le ; nous aussi nous avons trahi Jésus, nous l’avons livré pour garder nos avantages, nous avons préféré déchirrer son corps, l’Eglise, en mangeant notre part au détriment du bien commun. 

Parmi eux, il y en aura un qui va le renier. Comme nous, qui le renions encore et encore. Et il y aura tous les autres qui vont fuir ; absents, chaises vides, comme nous. Ce repas essentiel et qui donne l’identité de l’Eglise, nous parle de notre faiblesse, personnellement. Là, Jésus vient au coeur de nos priorités intimes, qui se dévoilent souvent lors des repas.

Mais Jésus ne le fait pas en jugeant ni en condamnant celui qui le livre – ni les autres, d’ailleurs, tout en exprimant sa profonde tristesse que cela doive se passer ainsi, v21. Il continue le repas avec eux, manifestant sa solidarité et sa compassion pour chacun. 

Mc nous dit que tous les douze poursuivent le repas, avec leurs fautes, leur faiblesse. Oui, tous les douze restent, Jésus n’a mis personne à la porte ! Tous les douze restent, et vont aller encore de surprise en surprise. 

Après avoir dit qu’il va bientôt mourir, Jésus remercie Dieu pour cette nourriture, puis il partage avec ses disciples du pain, une coupe, et en faisant cela, il leur partage son amour, il leur montre que son amour est sans faille, sans condition, sans limite. C’est pouquoi nous aussi, chaque fois que nous partageons le repas du Seigneur, nous sommes invités à venir, à recevoir sa parole de vérité et à et rester à table avec Lui, pour nous nourrir de son amour.

Un bout de pain et une gorgée de vin, qui viennent combler une partie de nos failles et de nos traitrises, afin de donner du sens à l’alliance que Jésus a faite avec chacun, et avec nous tous. Le pain peut relier tout à nouveau les séparations que nous avons faites, et qui ne peuvent se résorber par nos oublis ni nos efforts. C’est l’image du corps qui peut se constituer, se rassembler, montrer qu’il est vivant, que nous sommes une communauté vivante, par JC.

Quant à la coupe ou le vin qui évoque son sang, c’est toute la vie qui y est représentée. Le vin est bu pour souligner la relation vivifiante, désaltérante, joyeuse, avec le Christ. Cette coupe nous fait entrer dans l’alliance définitive que Dieu fait à la multitude; une alliance en vérité, en justice, de grâce et d’amour. Et nous avons besoin de nous retrouver, de partager, pour grandir comme corps, pour que notre paroisse ne meurt plus ; ou plutôt, qu’elle meurt à ce qui doit mourir – la peur, les trahisons, les mesquineries, et ressuscite dans un nouvel état d’esprit, capable de laisser naître une nouvelle communauté. Prions pour que le nouveau conseil prenne les bonnes initiatives.

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