17 mars 2024 : obéir, changer, vivre

Prédication du 21/01/2024 par le pasteur Marc LABARTHE

Jérémie 31.31-34     Jean 12, 20-33     Hébreux 5,7-9

Chers F&S, ce matin, nous avons entendu les 3 textes proposés par nos lectionnaires. En général, nous ne gardons que le texte qui va servir à nourrir la prédication.
Alors ce matin, qui se souvient des livres d’où sont tirés les 3 lectures ?
Et maintenant que l’on a les noms de Jérémie, Jean et Hébreux, est-ce que vous avez retenu le message de chacun – ou du moins une idée, une phrase ? 
Enfin, quelle parole, quelle idée pourrait être commune à ces 3 auteurs ?

Jérémie annonce que Dieu met à jour son enseignement, non plus sur les vieux DD en pierre taillée, mais il crée l’homme augmenté en intégrant son logiciel dans la conscience et dans le coeur – un endroit bien différent de l’implant cérébral de Neuralink, dirigée par Elon Musk.

Jean parle de Jésus qui annonce que la confrontation aux grecs, les nations païennes, marque le passage de la petite vie locale vers la promotion universelle de la gloire de Dieu. Cette mutation doit traverser l’heure de souffrance, la mort à la vie limitée actuelle, ce qui provoque d’une part la destitution du prince de ce monde, et d’2 part la résurrection de Jésus et sa capacité d’aspirer les humains à lui, commes les fruits d’une graine.

Hébreux affirme que l’obéissance est un difficile travail, qui se fait à travers des larmes, des supplications, des cris. Jésus est allé au terme de cette épreuve, il a accompli la soumission totale, dans sa mort ; il a ouvert ainsi la porte au salut éternel pour ceux qui en acceptent l’effort.

Ainsi, chacun de ces 3 textes parle d’un changement radical, une mutation nécessaire et pénible, dont les conséquences bouleversent les humains dans le monde. 

Pouvons-nous repérer où nous en sommes dans ce processus ? Si nous prenons Jér., eh bien, c’est loin d’être terminé pour le peuple d’Israël, vu la situation catastrophique dans lequel se trouve le peuple actuellement. Dieu prend du temps pour greffer son processeur dans le coeur et la conscience de son peuple. Si l’on regarde ce que promettait Jésus, d’attirer tous les humains à lui une fois qu’il aurait été élevé, parlant aussi bien de la croix que de la résurrection, c’est loin d’être terminé, son aspiration paraît même s’essouffler, dans notre occident et chez nous, lorsque nous voyons les bancs vides. Et si l’on prend Hébx, l’obéissance de Jésus ne fait pas des émules dans les Eglises, c’est loin d’être terminé, et donc notre accès à la source de salut reste un long et difficile chemin.

Ce sont des textes déroutants et incisifs. Ils nous parlent d’un changement que Dieu veut opérer et que le Fils Jésus a accompli par son parcours de souffrance et de résurrection. Des paroles encourageantes et positives. Et quand ces textes parlent des conséquences, des résultats attendus, la toute connaissance de Dieu, l’attirance provoquée par Jésus, la source du salut pour les fidèles, ça nous fait rêver, puisque c’est Dieu, ça ne peut que se faire. Or les résultats nous laissent plus dubitatifs. Qu’est-ce qui se passe pour que la promesse de Dieu n’aboutisse pas, bien qu’il soit Dieu ?

En fait, notre regard et nos attentes sont souvent aveuglés par le prince du monde ; nous oublions facilement que Dieu agit autrement que la société et son système fondé sur la croissance perpétuelle, et depuis une génération, sur l’accélération des acquisitions. 

Dieu s’appuie sur toute la création pour interpeller les humains. Depuis 50 ans, la création montre des signes de lassitude et d’épuisement de plus en plus forts. Les humains en tirent de beaux discours, mais ne passent pas aux actes de façon pérenne. L’effondrement qui se profile à l’horizon, pourrait être brutal et rapide. Il est une menace tout autant qu’un signe annonciateur d’une nouvelle ère. Le prince du monde sait que son temps est limité, alors il fomente guerres et prises de pouvoir, violences et dictatures de ttes sortes, chaos économique et politique…, mais aussi les mirages du progrès dans les sciences et technologies, les promesses d’un salut par l’IA, or tout cela ne profite qu’à une minorité et asservit toujours davantage de gens. Il veut qu’on oublie et méprise l’oeuvre du Père et du Fils.

Nos Eglises se conforment souvent à ce système, où le paraître est devenu plus important que le fait d’être changé. Dans cette période à la fois, angoissante devant les grandes menaces qui pèsent sur nous, et rayonnante de la prochaine réalisation du règne du Christ, nos repères sont les textes bibliques, à mieux lire et écouter. Nous devons les mettre en regard de l’évolution de la création, et pas seulement du monde, pour nous laisser habiter par leurs appels à changer de d’optique et d’écoute. Car l’Evangile n’est pas encore périmé. Il garde toute sa saveur, et une puissance de transformation, par l’action de Dieu, son Esprit qui intervient là où on ne l’attend pas toujours. 

Chez Jérémie, le dernier bout de phrase peut nous aider : je pardonnerai leurs torts, je ne me souviendrai plus de leurs fautes. Cela veut dire qu’après l’implantation de l’enseignement de Dieu dans notre conscience et nos coeurs, le péché qui contrôlait notre vie sera détruit, oublié. Il y a donc une phase où le péché a encore prise sur nous – tant que nous n’avons pas la toute-connaissance de Dieu. 

Ce que disent bien Jean et Hb, en parlant de l’obéissance et de la soumission à l’enseignement de Jésus-Christ, un travail qui passe par des larmes, des cris, des supplications. Si Jésus est celui qui a brisé la puissance du prince contre nous, Jésus est aussi celui qui nous demande de lui obéir, en étant fidèles (Hb: toutes les personnes qui lui obéissent); et cela passe par notre résistance -mot connu n’est-ce pas- aux facilités et faux messages de ce monde, pour laisser grandir à leur place, le fruit du service fidèle que demande JC.

Ce qui nous habite, F&S, c’est une foi, une espérance, un amour bien limité; mais dans notre pauvreté apparente, Dieu veut poursuivre son acquisition de chacun de nous, afin de révéler en nous la force de son amour : il vient appeler à la vie ce qui semble totalement stérile et superflu aux yeux du monde. 

L’obéissance ou la fidélité à JC n’est pas suivi par tous. Mais regardons, nous, à Jésus qui a tenu bon dans le creuset, et aux disciples transformés par sa résurrection. Nous serons encore appelés à des réductions drastiques dans notre Eglise tant que nous continuerons sur la lancée actuelle. Mais puisque nous sommes avertis, par ces textes, de l’oeuvre entamée par Dieu et Jésus, nous pouvons accueillir le changement, accepter l’obéissance, évangéliser nos racines, refuser le regard du Prince pour la vue du Roi-Serviteur, afin que Dieu glorifie son nom dans notre vie personnelle et communautaire. On y va ensemble ?

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