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14/07/2024 : Le roi est confiant
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Prédication du 7 juillet 2024 par le pasteur Marc LABARTHE
(Baptême d’un jeune)
Une petite histoire, que l’Ev selon Mc dispose dans un contexte particulier, après un débat vif au sujet du divorce, et avant l’arrivée d’un homme qui cherche la porte d’entrée de la vie éternelle.
Voilà donc des gens qui amènent des enfants à Jésus : ce sont des enfants de 6 à 12 ans environ, selon le mot grec. (Alicia est sortie de ce groupe !). Ces adultes, peut-être les parents, le font parce qu’ils veulent le bien, le meilleur pour l’enfant, ce qui pourrait l’aider dans l’éducation jusqu’à ce qu’il fasse sa confirmation ou bar-mitswa, qu’il soit capable de choisir entre le bien et le mal.
La démarche de ces adultes se heurte à la réprobation virulente des disciples. Ce barrage qu’ils établissent peut s’expliquer de diverses manières, autant par le peu de considération que l’on accordait à l’enfant jusqu’à sa majorité spirituelle ou sociale, que par leur indignation d’oser utiliser Jésus comme un talisman ou un guru.
Mais cette attitude des disciples provoque l’indignation de Jésus, il sort de ses gonds, pour utiliser une image parlante. Jésus n’accepte pas ce comportement. Il leur ordonne de les laisser passer, c’est-à-dire de ne leur poser aucun obstacle. Et Jésus saisit l’occasion pour renverser les rôles et donner une leçon aux adultes à propos du Royaume de Dieu. Car le RD est son leitmotiv, le coeur de ses discours et de ses actes de guérison.
Jésus proclame que le Royaume s’est approché (1.15), et qu’il est accessible gratuitement, on ne peut pas l’acquérir. Et les enfants en pleine découverte de la vie, sont montrés en exemple pour dire la totale gratuité de l’offre divine du royaume. Les enfants ne sont pas le royaume, mais leur attitude envers le monde qu’ils découvrent est à prendre en compte. Les adultes qui amènent les enfants comme les disciples qui empêchent les enfants, sont interpellés pour changer de perspective.
A sa manière, Jésus met en cause l’éducation des enfants. L’éducation ne devrait pas être à sens unique, de l’adulte qui sait, qui est responsable, à l’enfant ignorant et dépandant, avec toute la violence que cela peut comporter. Il y aurait beaucoup à dire sur ce sujet, l’éventail est vaste entre l’enfant-roi et l’enfant-clone (de ses parents ou société).
Jésus interpelle les adultes pour qu’ils ne soient pas que des donneurs de leçon, mais qu’ils apprennent aussi de ceux qui sont moins que rien, des petits, de ceux qui sont mis de côté dans la société, la religion, etc. Que les adultes apprennent de toutes ces personnes que l’on s’efforce d’éduquer selon nos critères et nos besoins.
Accueillir le Royaume comme un enfant l’accueille. Et disant cela, Jésus demande aux adultes de regarder l’enfant et sa manière d’accueillir la vie, car l’enfant rappelle à l’adulte un chemin souvent oublié, cette attitude qu’il a pour se rapprocher de l’adulte, et donc se tenir devant Dieu. Ce n’est pas le chemin du mérite que l’adulte inculque à l’enfant, ni celui de la revendication égalitaire, ni du donnant donnant plus ou moins équitable. Comment fait donc l’enfant ? Il est parfois animé par le désir, et trépigne, ou la nécessité, mais hors ces extrêmes, Jésus met en avant l’attitude générale de l’enfant.
Au lieu de manipuler l’enfant pour arriver à ses fins, à la manière des adultes, Jésus demande de les prendre en compte comme des sujets à pleine part, capables d’en remontrer aux adultes, afin de renouer leur relation avec Dieu. L’enfant a son caractère propre, parfois accentué par le contexte familial, mais il a encore cette nécessité innée de la confiance, de l’accueil qu’on pourrait dire naïf, simple, et qui est vraiment positif, lorsque la réciproque est fondée sur l’amour partagé, comme Jésus l’assume à sa manière : ll les prit dans ses bras et se mit à les bénir en posant les mains sur eux.
Apprenons de Jésus, et aussi des enfants, pour cheminer avec Dieu.
Alors, bonne route avec lui !