1/05/2022 : adorer

Prédication du 17/06/2023 par le pasteur Marc LABARTHE

2 Samuel 7, 1 à 13        Jean 4, 19 à 26

Merci à Samuel de nous avoir conduits dans l’adoration du Seigneur. Cette adoration devrait faire partie de nos cultes, plus fréquemment, avec encore d’autres manières de l’exprimer. Je crois que le Seigneur accueille de multiples manière de nous mettre en relation avec lui. Que ce soit par notre liturgie réformée dont le rituel répétitif nous rassure, ou que ce soit par une liturgie qui prend le temps de vivre un aspect ou un autre de notre manière de rencontrer Dieu.  

Pour nous donner matière à réflexion et prière, les 2 textes du jour évoquent le lieu d’habitation de Dieu, afin que les hommes puissent l’adorer dans ce lieu. Samuel rappelle le projet de David, enfin débarrassé de ses ennemis; il voudrait bien donner à son Dieu une place au moins aussi stable, visible et belle que la sienne. David voudrait construire un temple grandiose, qui montre aux hommes combien Dieu est glorieux et puissant, et lui rendent un culte, l’adoration dont il a droit. Or voilà que Dieu fait comprendre à Nathan et à David, que ce n’est pas la vision qu’il a de sa relation avec le peuple. Et Dieu prononce 3 arguments :

• Le premier est qu’il refuse d’être lié à un lieu qui lui est imposé. Parce que Dieu se lie à un peuple et non à un lieu. C’est au peuple, à nous, que Dieu s’attache, à notre personne, et non pas un temple ou une bible ou tout objet.

• Le second découle du premier. Dieu ne veut pas de maison-temple où l’humain voudrait l’enfermer et le retenir. Mais Dieu s’engage pour assurer la maison-descendance de ses fidèles ; voilà la maison vivante que Dieu accompagne. Dieu veut une maison de chair et non de pierres, de croyants et non de crédules.

• Le 3e point est plus profond encore, puisque Dieu interroge David sur ses motivations pour construire une maison à Dieu. Il lui rappelle que c’est lui qui a conduit le berger David jusqu’au trône, c’est lui qui a libéré le peuple de l’esclavage, c’est lui qui l’a conduit sur la terre de la promesse. Dieu ouvre le chemin, il est devant et non derrière nos actes et nos louanges. Il en est de même de la résurrection de JC, qui est le témoignage par excellence de Dieu qui nous précède, parce qu’il nous aime.  Pourtant le temple sera construit… mais Dieu décide par qui il sera édifié. Il ne s’agit pas d’inverser les rôles.

C’est pourquoi la maison de Dieu – nos lieux de culte – devrait toujours exprimer
– qu’il s’intéresse à nous, et qu’il nous invite au dialogue et à la tranmission de cette relation.
– qu’il fait donc route avec nous, accompagnant nos vies qui se modifient régulièrement.
– que ce Dieu du voyage nous précède, nous rappelant le passé pour nourrir le présent et orienter l’avenir.

Un Dieu, qui est en relation avec les personnes, qui fait route avec elles, et qui les précède. C’est bien ainsi que se présente Jésus auprès de la femme de Sychar, en Samarie. Il commence par lui demander à boire, puis chemine avec elle dans son histoire mouvementée, et termine avec l’adoration hors les murs des temples connus, en Esprit et Vérité. Jésus invite à chercher Dieu dans une personne, en parlant du fils qui montre la façon d’adorer Dieu dans l’Esprit.

Et la femme murmure du fond d’elle-même : je sais qu’un messie doit venir, quand il viendra, il nous expliquera tout. C’est comme une révélation pour elle ; adorer Dieu ne se réduit pas à savoir si c’est le bon endroit, bon temple ou bonne église; ni si elle a fait le bon geste et accompli le rite obligé ; ni si elle a été fidèle aux traditions de ses ancêtres, ou des grands-prêtres du moment. 

Adorer Dieu, c’est se laisser entraîner dans la ronde par le Messie qui vient. Car il vient sans condition, il prend chacun avec lui, parce que chacun compte pour lui et il fait route avec chacun, sur un chemin que lui, rend possible, en Esprit et vérité. Jésus a fait le premier pas vers cette femme, et ils ont avancé ensemble, de situations impossibles jusqu’aux blessures intimes, qui aboutit à ce regard et sa parole où elle reconnait qui est Jésus. Ce parcours la conduit à renouer les relations avec ses voisins de Sychar, et ces derniers vont rencontrer à leur tour Jésus, et le résultat est leur liberation vis-à-vis de ce que véhiculait la femme dans leurs relations. Jésus devient le moteur qui les entraîne dans des relations rétablies.

Adorer Dieu, cela peut débuter avec quelques aspects bien matériels, comme édifier un lieu sacré pour s’assurer que Dieu est là (David), ou installer un personnage consacré (idéalisé!), ou même vouloir se faire du bien, vivre un moment de bonheur intérieur loin des peines du monde. 

Mais l’adoration nous conduit à découvrir de plus en plus en profondeur, que la relation à établir ne vient pas de ce que je fais pour Dieu, mais ce que Dieu fait pour moi. Le mouvement de l’adoration conduit à ne pas prendre ce que je peux utiliser pour m’assurer un mieux-aller, mais accepter la rencontre du Dieu qui se déplace, qui vient, comme Jésus, dans la simplicité de celui qui te dit : j’ai soif – donne-moi à boire, et que tu réalises que l’eau que tu as n’apaise pas sa soif, car c’est lui la source d’eau vive. Et lui, de ton eau peu rafraichissante que tu lui présentes, il va en faire une eau vive, capable de changer ta vie, et les relations avec les autres, et te donner envie d’en recevoir encore de manière dynamique, c’est-à-dire d’adorer.

Aussi bien David que la femme de Sychar ont été déplacés et ont adoré le Dieu qui ne cesse de nous faire avancer, bouger, changer, et grandir. Accueillons l’Esprit de Vérité pour nous ouvrir à l’eau vivifiante qui renouvelle nos vies ! amen

 

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