21/05/2023 : Jésus béni de Dieu

Prédication du 21/05/2023 par le pasteur Marc LABARTHE

Actes 1, 1 à 12 Luc 24, 44-53

 

Chers amis, l’Ascension n’est pas grand chose, dans notre vie spirituelle, au vu de la manière dont nous mettons si peu l’accent sur cet événement. Je pourrai presque dire que s’il n’était pas raconté dans le NT, ça nous arrangerait bien, même si cela devait nous supprimer un jour férié. A quoi peut bien servir cette histoire ? Le départ du maître, l’absence du patron, la disparition du fondateur, le
manque de soutien du prof’, ce n’est pas bon du tout pour n’importe quelle entreprise ou groupe de travail, y compris notre église + dvlpt spi, semble-t-il.

 

Or, cette histoire de l’ascension est avant tout racontée par l’évangéliste Luc, dont nous avons lu les extraits. Et vous avez pu entendre qu’il y a quelques différences, même si le résultat est le même. Mais nous trouvons d’autres allusions à l’ascension de Jésus, par ex Mc 16.19 Après leur avoir ainsi parlé, le Seigneur Jésus fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu. Ou encore Eph 4.10 Celui qui
est descendu, c’est le même qui est monté au-dessus de tous les cieux, afin de remplir tout. L’év de Jean fait plusieurs fois allusion à l’ascension de Jésus : 6.62 Et si vous voyiez le Fils de l’homme monter où il était auparavant ? ou encore ce v si important pour les personnes proches de la mort : Je vais vous préparer une place pour que là où je suis, vous y soyez aussi. 14.2-3.

 

Les 4 évangiles, les Actes et quelques lettres, racontent qu’après la résurrection, Jésus est apparu à différentes personnes, en présentiel ou par visio plus ou moins immersive, pour des durées variables. Ce laps de temps est toujours une durée qui permet au visionnaire de basculer de l’incrédulité à la confiance dans les paroles de Jésus. Mais que vient faire alors cette histoire de l’ascension ? qu’apporte-t-elle de plus ou de particulier, dans le parcours du disciple ?

 

Vus les descriptions différentes de l’événement, qui selon Luc s’est passé sur le Mt des Oliviers et selon Mat sur un Mt de Galilée (Thabor), nous devons chercher dans les mots de l’histoire, le sens que ce départ apporte aux disciples. Cela nous permet non pas d’harmoniser les témoignages contradictoires quant au lieu, ou même la forme que l’ascension peut avoir prise, mais bien plutôt de
cheminer pour comprendre l’importance et même la nécessité que cette séparation a été pour les disciples et l’église dans sa naissance.

 

Pour tous les écrivains, c’est le point final de la mission salvatrice de Jésus surterre, mais pas la fin de sa mission pour les siens ni pour le monde. Il poursuit sa mission au ciel, d’une autre manière, et dans le même temps, il est au milieu de ceux qu’il appelle à le suivre, grâce à un autre lui-même qu’est le Saint-Esprit.

 

L’ascension est pour le croyant une réalité qui laisse libre court à l’imagination. Luc dit qu’ Il fut élevé et une nuée le déroba à leurs yeux Ac1.9. Les verbes employés sont au passif : c’est une action qui échappe à l’entendement et aux capacités humaines. Dieu en est l’auteur. Jésus a été enlevé ou été élevé dans ciel. Dans la Bible, le ciel est une façon de parler du lieu où Dieu se trouve, lequel dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. C’est l’une des façon de dire que, Sa mission accomplie, Jésus est retourné auprès de son Père. Je m’en vais vers Celui qui m’a envoyé. écrira Jean 16.5.

 

Dire que Jésus est monté au ciel, c’est dire qu’il a fini de se manifester physiquement sur la terre ; il a terminé l’essentiel de son oeuvre auprès des humains. Il rejoint son Père, ce qui lui permet de remplir le monde de sa présence d’une façon complètement nouvelle. Cette autre manière de se rendre présent se fera par l’effusion de l’Esprit-Saint, le don du souffle de Dieu qui vient remplir les croyants. Ainsi, les disciples sauront qu’ils ne sont pas orphelins, ils ne sont pas laissés à l’abandon. Selon Jean, Jésus a même dit : Il vous est avantageux que je m’en aille – pour que l’E vienne… 16.7. Sa présence sera désormais en eux, en permanence et partout.

 

2 autres expressions autour de l’ascension : d’abord Mc16.19 dit: le Seigneur Jésus fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu. La droite du roi, du juge, et encore plus celle de Dieu, c’est l’expression de la bonté et de la bénédiction assurée par celui qui a l’autorité. Dire que Jésus est assis à la droite de Dieu, c’est affirmer qu’il a été réhabilité, après et malgré la terrible malédiction de la croix. C’est une
reprise et une prolongation de l’affirmation de la résurrection du prophète assassiné. Les auteurs bibliques employent ces images pour faire passer leurs messages, et ainsi susciter la foi des auditeurs, une confiance qui va de pair avec la compréhension au sujet de Jésus, cet homme qui a été tué comme un bandit, alors qu’il était en réalité une bénédiction de Dieu.

 

Cette bénédiction est même clairement énoncée par l’év. Luc : Pendant que Jésus les bénissait, il s’éloigna d’eux et fut enlevé dans le ciel. v51. Luc a compris que la bénédiction de Dieu a passé sur le Christ, et du Christ sur les disciples, et enfin d’eux jusqu’à nous. Et cette bénédiction conduit les apôtres à être constamment dans la cour du temple pour louer Dieu ! L’absence de Jésus permet aux disciples de chanter à leur manière leurs louanges envers Dieu, inspirées par ce que Jésus leur a donné.

 

La 2nde expression reprend des images tout aussi anciennes, que vous connaissez certainement. Ainsi avec les Ac, Luc établit un lien direct entre Jésus et Moïse, en reprenant l’ascension puis la nuée qui cache celui qui monte; comme Moîse, qui monta sur la montagne, qui fut recouverte par la nuée. Moïse pénétra au milieu de la nuée. Ex24.18 Après 40 jours et 40 nuits, Moïse revient et donne la Torah, l’enseignement de Dieu, résumé dans les 10 paroles, permettant au peuple récemment libéré, de prendre de nouvelles orientations pour sa vie. De même, Jésus promet d’envoyer l’Esprit qui rendra les disciples et les croyants capables d’être les témoins de Jésus jusqu’au bout du monde, après être monté vers Dieu par et dans la nuée.

 

Chers amis. Depuis Pâques, le jour qui dit la libération de l’esclavage mortel en Egypte, et qui s’est élargi à la libération de la mort qui condamne toute créature, il a fallu du temps aux disciples pour comprendre, pour intégrer, pour mûrir les enjeux de cet événement : cela nous est dit par les 40 jours qu’a pris Jésus pour les accompagner, leur ouvrir l’esprit, les convaincre, au sujet de l’oeuvre de Dieu
en sa personne. Il a même encore fallu 40 années de plus – une longue traversée, avant qu’un premier évangile soit édité et diffusé dans l’église balbutiante.

 

Le message de l’ascension est donc l’autre face de Pâques, la confirmation de Pâques.

 

Seul notre Sauveur est mort, ressuscité et élevé dans la gloire.

 

Seul notre Sauveur agit comme Dieu, pour le bien de chacun, sans l’écraser ni l’obliger, l’encourageant à tenir ferme contre ce qui détruit les relations et les équilibres, assumant jusqu’au rejet un amour don de soi.

 

Affirmer Christ ressuscité, c’est prendre le temps de dire qu’il est monté, qu’il a ouvert ce chemin dans la nuée, jusqu’à Dieu, à travers cette nuée de témoins et d’anges qui entoure Dieu, pour que chacun de nous puisse l’emprunter à son tour et accéder à l’éternité.

 

Il est assis à la droite de Dieu : il est même, lui Jésus cette droite de Dieu en action, qui rend juste quiconque tend le doigt vers lui, qui relève quiconque regarde à lui, qui assure une place en sa présence.

 

Lorsque nous fêtons l’ascension, F&S, nous avons cette assurance : Dieu a tout placé sous ses pieds, et ce Christ qui domine toutes choses, Dieu l’a donné pour chef à l’Église qui est son corps ; ce corps, oeuvre parfaite du Créateur de toutes choses, le Christ le fait grandir sans cesse et il comble chaque membre de sa plénitude, lui qui pourtant, remplit l’étendue de l’univers et conduit tout vers son
accomplissement. Eph 1.22-24

 

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