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250608 -l’Esprit dégage le lieu
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prédication donnée à Loriol - Pentecôte
Vous avez entendu l’emphase mise sur quelques mots, durant la lecture. Il y a ce rythme particulier dans ce passage, qui est volontaire de la part de l’écrivain, mais qui est aussi l’oeuvre-même de l’Esprit saint. Il y a une insistance sur le “tous“, la multitude, et aussi sur le personnel, l’individu, le chacun. Ainsi l’ES vient du Dieu UN, et se répand sur TOUTE chaire ; il est donné à la fois à UNE communauté réunie, et à la fois à CHACUN.E des membres de la communauté. Et LE fruit de sa présence est pour TOUT le groupe, comme il est aussi pour tout Jérusalem, mais chacun dans sa langue maternelle d’origine. Et l’objectif, unique, est le partage des merveilles de Dieu.
Le “JE”, le MOI, s’ouvre et laisse la place au NOUS; et le NOUS n’étouffe pas le JE ; Tous sont invités à plier le JE-NOUS devant Dieu, à l’évocation de ses merveilles – voilà ce que nous a rappelé JPBrunel hier en Ass Gén du Consistoire.
Il a ensuite actualisé ce message par rapport à notre douzaine d’églises locales qui formons le Consistoire Portes du Midi, où chacune est appelée à témoigner des merveilles de Dieu sur son territoire. Ce qui signifie aussi que nous sommes appelés à témoigner ensemble sur le territoire que couvre le consistoire, des merveilles de Dieu.
Ce passage des Actes nous invite clairement à faire vivre les 2 dimensions, afin que le local multiple n’étouffe pas la globalité, ni que ce dernier n’étouffe la multiplicité. Alors le message dont nous sommes porteurs, ce n’est pas de parler de la grandeur et de la beauté de nos églises, ni à les rendre plus visibles et attractives qu’elles ne le sont, mais qu’ensemble nous montrions les merveilles de Dieu autour de nous, à savoir son amour pour le monde.
Nous avons pris ce chemin à LiLo – car nous avons autant besoin d’être ensemble, de nous rassembler pour faire corps, pour nous sentir en confiance, comme aussi de vivre personnellement selon les capacités que nous donne l’ES, chacun dans son secteur, pour témoigner des merveilles de l’amour de Dieu pour tous et pour chacun.
A un autre niveau encore, nous tous rassemblés ce jour, nous avons à le vivre au niveau des Eglises de Confluences : à la fois développer notre témoignage particulier de Lilo, avec nos outils et nos dons, et savoir nous rassembler, faire corps avec les autres églises de Confluences, pour célébrer les merveilles du Seigneur, ensemble. Et cela peut se vivre aussi de manière diverses et en des lieux différents, où nous nous retrouvons en communauté réunie de plusieurs églises.
Comme il le fait régulièrement, l’ES nous pousse à sortir de notre confort habituel pour découvrir avec d’autres, les merveilles de Dieu : c’est le projet mis en place pour les 2 mois d’été, où nous aurons en alternance un culte sur Lilo puis un culte sur Charmes, ou alors sur Le Pouzin ou Privas. Saurons-nous relever ce défi de sortir de nos murs, pour faire communauté, ici et ailleurs, comme l’écrit Luc v.1: ils étaient tous ensemble en un même lieu ?
Ce jour de la Pentecôte, ils sont tous, ensemble, en un même lieu, nous dit le texte. Qui sont ce tous, et quel est ce même lieu ?
Le tous, écrit Luc au 1er chap v.13-14, ce sont des individus : Pierre, Jean, Jacques et André ; Philippe et Thomas ; Barthélemy et Matthieu ; Jacques fils d’Alphée, Simon le zélote et Jude fils de Jacques. Les onze apôtres. Ils sont tous là, unanimes, ils ont un accord commun, un désir ou une attirance profonde semblable. Avec eux, il y a d’autres personnes, il y a des femmes, dont Marie, mère de Jésus, et les frères de Jésus. Cette information peut déjà au moins doubler ou tripler les onze. Et Luc nous donne ensuite un nombre précis, 120 personnes, qui a valeur de symbole —12×10, mais signifie aussi que Jésus avait de nombreux disciples qui l’ont suivi, parmi lesquels il avait choisi les 12 apôtres.
Ils sont ensemble dans ce même lieu. Et ce lieu, explique Luc, est à Jérusalem, soit assez loin de leurs maisons d’origine et de leurs familles en Galilée. Ces 120 sont donc assez courageux pour laisser leurs proches, et se déplacer sur une longue distance afin de retrouver les autres. Ils sont habités par une soif commune, un désir fort de vivre quelque chose ensemble. Ce même lieu, écrit Luc v.12-13, c’est une pièce au 1er étage d’une maison mitoyenne, une chambre haute, où les disciples se réunissent. Une salle assez grande pour les accueillir tous ensemble.
Et que font-ils là-haut, tous ensemble, plus ou moins les uns sur les autres ? Luc utilise un verbe qui signifie l’attachement total à quelqu’un ou une cause; le fait de continuer tout le temps dans un projet, sans faiblir ; rester fermement dévoué à une personne, per-sé-vé-rer = pros-kar-ter-eô.
Ils sont donc réunis avec le même désir et ils persévèrent – dans la prière. Eh oui, le désir commun de la prière; la volonté de persévérer dans la prière. Et cela semble avoir commencé le jour de l’Ascension de Jésus, même si certainement depuis la Pâque, cette chambre est le lieu de refuge pour les disciples, le lieu où Jésus les rejoignait en traversant les murs.
Donc, ils sont 120, dans une chambre haute, unanimement habités par la même passion de la prière, de la communion avec Dieu, avec Jésus qui a rejoint son Père, leur Père, notre Père. Ils n’ont pas fait que prier 24 sur 24h ! ils ont aussi réglé leurs différents v16, ils ont élu un 12e apôtre v21, ils vont tous les jours passer un moment au grand temple 2v46. Mais ils ont cette persévérance, parce que Jésus leur a promis une puissance pour devenir des témoins du Messie, dans ce lieu et jusqu’au bout de la terre. Ils sont donc mobilisés, et lorsque Dieu répond à leur prière et leur donne cette puissance, le lieu où ils étaient devient intenable : il est trop plein de feu, il est trop plein de bruit, il est trop plein de paroles extraordinaires.
Si l’ES les réunit dans la même perspective de l’amour pour Jésus et d’en témoigner, il les oblige à sortir vers les autres, et par leur témoignage, à créer autant de communautés nouvelles qu’il y a de langues à Jérusalem ce jour-là. L’action de l’ES est tel qu’ils ne peuvent rester ensemble, ils ne se comprennent plus, ils parlent la langue des étrangers, ils annoncent Jésus, la merveille de Dieu et tout ce que cela conduit à changer dans l’existence : l’ES suscite un rayonnement qui oblige TOUTE la communauté à sortir vers les autres, et CHACUN à porter témoignage dans la langue que l’ES lui donne de parler.
Et cela va susciter de l’étonnement d’une part, avec quelques 3000 conversions dans les heures et mois qui ont suivi. Il y a aussi de l’ironie blessante, ils ont bu un coup de trop. Est-ce que ces regards moqueurs et ces paroles acerbes vont les refroidir et les faire à nouveau se réfugier dans la chambre haute ? Pas vraiment, car l’ES est une puissance qui permet de tenir, d’aller au-delà de ces persécutions verbales, puis de celles qui seront physiques et parfois mortelles.
Le livre des Actes en parle et montre que l’évangélisation du monde passe par chacune et chacun, tout en suscitant aussi la communication, la communion en Christ à travers les frontières sociales et politiques. A chacun, d’une part, et ensemble, aussi, de se laisser conduire vers cette persévérance dans la prière, la passion commune de connaître le Christ Jésus, et la responsabilité de parler avec la langue ou les compétences que l’ES a mises en nous, de ces merveilles de Dieu qui changent notre vie ! amen