25/08/2024 : Le Christ vit en nous

Prédication du 7 juillet 2024 par le pasteur Marc LABARTHE

Jean 6, 57 à 69

Pour celles et ceux qui suivent les cultes depuis début août, vous avez pu réentendre la petite histoire que Jean met en forme après la multiplication des pains et des poissons, pour aboutir à l’importante question du repas eucharistique, la sainte cène chez les protestants. En ce jour où nous sommes replacés devant le sens de notre baptême, à travers Kylian, Milan et Logan, c’est bien la même question de la vie chrétienne qui nous est posée : comment demeurer en Dieu ? I.E. pour les parents Julien et Amanda, et les p-m, d’une part, et les enfants baptisés d’autre part, que faire, comment être, au quotidien, afin de rester attachés au Christ comme ils se sont engagés devant D et vous à le faire, à le vivre ?

Ce que nous dit ce long chap. de l’évangile selon Jean, c’est que nous pouvons très bien nous tromper d’interprétation, et nous contenter de crier au scandale, et de rejeter les paroles de Jésus et cesser de le suivre avec les autres. Parce que la demande de Jésus vient contredire nos habitudes et nos critères de vie dans le monde ambiant. Ce que Jésus demande, c’est tout simplement d’ingérer tout son enseignement, jusqu’à sa personne, et ça c’est un défi quotidien, permanent.

Jésus n’atténue pas ses paroles, et plein de disciples s’en vont. Mais il en reste quand même quelques-uns pour lui faire confiance, dont Pierre qui explique pourquoi avec ce cri du cœur : Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as des paroles de vie éternelle !
Ces mots laissent supposer que l’idée de partir lui est venue à l’esprit, comme aux autres, les 12 ; ou comme les 70 envoyés en mission dans les villages de Galilée, ou encore comme les 120 du jour de la Pentecôte.

En tous les cas, Jésus ne les a pas empêchés de le quitter, d’abandonner le groupe, de ne plus pratiquer, d’oublier l’église, comme beaucoup l’ont fait et le feront encore. Et c’est la force de Jésus, que de ne pas poursuivre les récalcitrants, de ne pas leur promettre l’enfer, ni la gorge tranchée. Il place chacun devant sa liberté et sa responsabilité de nourrir sa spiritualité.

Qu’est-ce qui fait courir le monde, qu’est-ce qui nourrit votre idéal, qu’est-ce qui donne du sens à votre quotidien ? Jésus propose un chemin, et Pierre avec d’autres, ont pu s’écrier, Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as des paroles de vie éternelle !

Le baptême est un geste qui veut marquer cette confiance dans le Seigneur Jésus. Le baptême est le choix de se nourrir de la vie et des paroles et de tout ce que Jésus-Christ a bien voulu nous faire connaître de Dieu et de la vie éternelle qu’il nous promet avec lui, lorsque les temps seront achevés.

Le baptisé, c’est une personne qui cherche Dieu, qui se nourrit de la vie du Christ, et qui sait que l’Esprit de Dieu l’accompagne, dans la joie aussi bien que dans les peines, les difficultés, les malheurs. Car un baptisé n’est pas protégé magiquement contre le mal, contre la violence des humains. Mais un baptisé sait que rien ne peut le séparer de l’amour de Dieu, même si cela peut le conduire sur la croix, parce que Jésus y est passé pour nous, avant nous, et sera là avec nous.

Tu as les paroles de la vie éternelle : c’est la phrase essentielle qui fonde la vie d’un baptisé ; tout comme un enfant apprend à aimer des menus variés, apprend à lire et écrire, à compter et plus tard découvre d’autres aspects de la connaissance humaine jusqu’à trouver le domaine de sa profession. Les parents vont le pousser à la performance, à l’excellence, et parfois, un enfant ne fera pas ce que les parents attendent de lui – mais s’ils sont animés de l’esprit du Christ, ils sauront se réjouir du choix de leur progéniture sans les mépriser ni le regretter.

Les paroles de Jésus sont réconfortantes, pleines d’humour, et elles peuvent aussi être d’une exigence surprenante, comme dans notre passage où il demande à ceux qui le suivent d’ingérer tout son être, qu’ils puissent dire, comme Paul l’écrit aux Galates, ce n’est plus moi qui vit, c’est Christ qui vit en moi. C’est le sens même du fait de se nourrir du Christ. Et cela conduit en effet à des choix dans la confiance et la spiritualité, et jusque dans le comportement, induisant une pratique des relations humaines où l’on peut reconnaître, non pas les manques des autres, mais d’abord les siens propres, tout autant que les progrès accomplis avec les paroles de Jésus.

Oui, nous pouvons résister aux paroles de Jésus, et nous éloigner de lui, voire même persécuter ses fidèles ; nous pouvons aussi devenir tellement rigides quant à certaines de ses demandes qu’on en devient persécuteur à notre tour. Et nous pouvons aussi accepter ses exigences malgré qu’on les vive difficilement, avec son incroyable liberté envers les faiblesses qui sont les nôtres : “celui qui se nourrit de moi vivra par moi … voulez-vous partir ? et Pierre répond : Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as des paroles de vie éternelle !

Puissions-nous partager cette conviction de Pierre et des autres ! qu’elle nous encourage, pour que notre quotidien soit affermi, que notre semaine soit rythmée de cette rencontre avec des soeurs et des frères qui se nourrissent des mêmes paroles et qui les partagent parce qu’elle sont vie éternelle. Amen

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