^{florilège de citations – Matthieu 6,24}

Nous reparlerons du sujet Eglise-Mission-Ministères, après notre synode régional, puis avec ce que dira notre synode national, et les quelques évolutions que cela aura dans certaines de nos pratiques.

Je ne sais pas si vous avez remarqué, ces derniers dimanches, que les textes bibliques abordaient tous des questions de vie en Eglise, de mission de l’Eglise, du ministère de l’Eglise, et des ministres dans l’Eglise. Les prédications sont sur le site internet si vous voulez les relire. 

Nous sommes souvent partagés entre plusieurs orientations, que nous voulons maintenir ensemble, et sauvegarder, au sujet de l’église et de ses ministres. Je vais caricaturer un peu certains de nos discours entendus.

Ainsi l’église doit assurer sa cohésion interne par la reprise et l’entretien des liens existants, et le pasteur devrait en être le principal acteur. Et en même temps, l’église devrait se tourner vers la société, prendre la parole sur des questions d’actualité, mais sans faire de politique partisane, en assurant toujours la culture du débat. Et le pasteur devrait en être le fer de lance. Et en même temps l’église devrait s’ouvrir aux jeunes, les accueillir, les faire participer aux activités et surtout aux cultes, et le pasteur en est particulierement chargé. Et en même temps, nous ne suivons pas le rythme que les jeunes proposent, les mouvements qu’ils opèrent constamment, et entrer dans leur manière de proposer un culte ne nous semble pas pérenne. En même temps, nous voulons renouveler les cultes par un nouveau souffle, des chants plus dynamiques, des textes plus modernes, et en même temps nous voulons garder le statu quo de nos cultes d’une heure, et de nos liturgies avec lesquelles nous avons grandis.  Et en même temps nous voulons transmettre quelque chose de la foi et de l’histoire des protestants, et en même temps nous aimerions traduire autrement la manière de parler de la bible, intégrer les nouvelles technologies de l’information (vidéo) pour des individus jeunes et les absents, et en même temps accentuer la participation collective, de tous. 

Quelqu’un a dit quelque part, « personne ne peut servir 2 maîtres, il aimera l’un et détestera l’autre, il sera fidèle à l’un et trompera l’autre ».  Notre avenir ne sera pas de servir 2 maîtres, mais le Seigneur Jésus qui nous demande de servir comme lui a servi. Et qui donc a-t-il servi, Jésus, dans sa vie ? ceux que la société de son temps mettait de côté, ceux qui étaient exclu du travail parce que non soumis aux règles de pureté; ceux qui avaient soif d’autre chose dans le marasme de l’existence; son message n’était pas que de belles pensées, mais quelque chose qui venait habiter leur coeur, et donner une espérance à leur vie misérable. 

Les guérisons que Jésus a opérées n’ont pas donné le succès ni le pouvoir aux personnes guéries; elles ont pu reprendre leur vie dans leur contexte, simplement. Et c’était suffisant, car c’était là que la vérité de l’amour de Jésus voulait s’affirmer. Et je crois aujourd’hui que c’est la conversion que nous devons suivre les uns et les autres : ne pas viser le succès, la réussite, le million de followers sur les réseaux/dans le temple. 
Sans renier l’utilisation de ces outils, apportons ce que Jésus a fait pour nous et en nous : savons-nous ce que c’est ? et savons-nous le dire ? alors nous aussi, redonnons du sens, de la vie, de la joie, de l’amour, là où nous sommes ; encourageons la sortie des oppressions, apportons la guérison des blessures, offrons un espace de justice et de respect de la personne pour qu’elle se relève; et ainsi de suite.

Alors notre Eglise, nos cultes, nos ministères changeront parce qu’ils ne seront plus là pour eux-mêmes, mais par grâce, comme outil pour aider à vivre. Et il en sera de même pour nos bâtiments, afin de les adapter au futur de notre témoignage.

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