25/12/2021 : Luc et la Bonne nouvelle

Prédication du 17/06/2023 par le pasteur Marc LABARTHE

MEDITATION

Version David MARTIN, 1744 – car nous connaissons l’histoire, LUC
7 Et elle mit au monde son fils premier-né, et l’emmaillota, et le coucha dans une crèche, à cause qu’il n’y avait point de place pour eux dans l’hôtellerie.
8 Or il y avait en ces quartiers-là des bergers couchant aux champs, et gardant leur troupeau durant les veilles de la nuit. 9 Et voici, l’Ange du Seigneur survint vers eux, et la clarté du Seigneur resplendit autour d’eux, et ils furent saisis d’une fort grande peur.
10 Mais l’Ange leur dit : n’ayez point de peur ; car voici, je vous annonce un grand sujet de joie qui sera tel pour tout le peuple : 11 C’est qu’aujourd’hui dans la cité de David vous est né le Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. 12 Et c’est ici la marque à laquelle vous le reconnaîtrez, c’est que vous trouverez le petit enfant emmailloté, et couché dans une crèche.
13 Et aussitôt avec l’Ange il y eut une multitude de l’armée céleste, louant Dieu, et disant : 14 Gloire soit à Dieu dans les lieux très-hauts, que la paix soit sur la terre et la bonne volonté dans les hommes !

Le récit que Luc rédige au sujet de la naissance de Jésus, concentre l’événement non pas sur le travail d’accouchement de Marie à Bethléem, mais sur un rassemblement de « consommateurs de nouvelles » non loin de la ville. Habituellement, on fait grand cas de la faible position sociale dont les bergers ont pu souffrir. Mais ce qu’ils font est aussi instructif.

Le grec utilise deux verbes généralement traduits par « vivre aux champs » et « veiller ». Le premier verbe est un composé qui peut être traduit par « passer la nuit ». « Veiller » est une bonne traduction du 2e verbe en raison de sa connotation militaire, qui contient la notion de « protéger » et « garder ». Les bergers restent la nuit loin du confort d’un lit chaud, afin de pouvoir protéger leurs moutons. Les bergers ne sont pas des paresseux endormis ni des bourreaux d’animaux, sur lesquels serait tombé par surprise la bonne nouvelle. Ils sont éveillés, sur leurs gardes et vigilants. Ils observent et attendent, ils sont attentifs aux bruits et au danger.

Nous pouvons nous identifier aux bergers en cette période, à cause de leur métier plutôt que pour leur statut. Nous sommes tous devenus, d’une manière ou d’une autre, des bergers vigilants au cours des vingt derniers mois. Les premiers jours de la pandémie, avec lavage des mains, distanciation sociale et désinfection de toutes prises, sont loin derrière, mais les perturbations reprennent au fil des vagues d’assaut du virus. L’annonce de nouvelles variétés affecte nos projets de vacances, de réunions familiales, et nos finances.

Pendant tout ce temps, nous avons agi comme les bergers, « rester informés » et « surveiller ». Nous aussi nous faisons face à « une grande peur », lorsque nous considérons l’ensemble du monde, et évoquons son avenir.

Comment entendons-nous les mots qui leur sont donnés : « Il vous est né aujourd’hui un Sauveur qui est le Christ. » « Je vous donne de bonnes nouvelles » dit l’ange. Mais pouvons-nous entendre ce message comme une bonne nouvelle ? D’une part, cette annonce a 2000 ans. D’autre part, comment la naissance d’un bébé peut-elle nous aider ? Même lorsque nous savons ce qu’est devenu ce bébé, il est difficile de se fier à la bonne nouvelle de la même manière que les bergers l’ont entendue.

La naissance du Messie n’est pas une nouvelle de dernière heure mais une très vieille nouvelle. A-t-elle encore du sens pour nous et notre entourage, face aux défis modernes, dont la pandémie ?

Or, écrit Luc, les anges se réjouissent et la paix est donnée à toute l’humanité. Ne passons pas trop vite à côté de ce message central. Dieu a conféré sa faveur, sa grâce, sa bonne volonté et sa paix à toute l’humanité.

Soyons vigilants comme les bergers. Les anges chantent à cause de ce bébé. Cet enfant signifie donc que Dieu embrasse toute l’humanité dans ses luttes, ses labeurs, ses peurs, ses péchés et ses morts, en déclarant la paix sur chacun. Et cette paix de Dieu commence par la naissance d’un bébé qui a besoin de notre accueil et de nos soins de tous les instants. Cet enfant est le signe qu’il y a un avenir pour l’humanité. Et les bergers attentifs ne s’y sont pas trompés.

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