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19/03/2023 : Appel et service
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Prédication du 19/03/2023 par le pasteur Marc LABARTHE
Pour ouvrir la 2e partie des 40 jours de préparation à Pâques, le texte du 1er Testament attire notre attention sur une histoire qu’on semble bien connaître, celle de l’onction de David comme roi d’Israël, avec un verset presque aussi connu que Jn 3.16, 1Sam16v7 : l’homme voit ce qui frappe les yeux, mais le SEIGNEUR voit au cœur. Mais ce beau v induit 2 écueils, 2 séductions qui nous font plonger dans une mauvaise direction ; l’erreur est de comprendre le Seigneur voit au cœur, comme un synonyme de ce que dit le Petit Prince, on ne voit bien qu’avec le cœur. Si les 2 expressions sont vraies, elles sont à l’opposé l’une de l’autre quant au but. Et l’autre séduction est une sorte d’évidence — puisque nous sommes réunis ici, c’est que Dieu a vu notre cœur… Mais là aussi, ce n’est pas ce que le texte veut nous dire, le message de Dieu à Samuel – et donc à nous.
Cette histoire raconte la manière dont Dieu choisit une personne pour une mission que les hommes qualifient d’une certaine manière, et que Dieu définit d’une autre façon. On pense d’abord au choix de David. C’est vrai. Mais il s’agit aussi d’un autre homme, un vieillard, que Dieu mobilise. C’est aussi l’histoire d’un prophète qui doit se remettre en route, alors qu’il aspirait à une retraite tranquille.
Il doit sortir de son deuil ; organiser des rencontres à haut risque ; dépasser son regard myope ; écouter ce que Dieu lui dit quelque part entre son coeur, ses oreilles et son intelligence.
Dieu lui donne une mission, et l’encourage à ruser, et le retient de faire des erreurs. Pour le reste, c’est le prophète qui agit et parle, qui interroge et confère l’onction. Il doit mettre ses compétences en action, pour tromper les espions éventuels du roi, pour calmer la crainte du Maire et ses adjoints de Bethléem, pour faire venir Jessé et ses fils. Alors que sa mission aboutit à un échec, il a l’audace d’interroger Jessé sur la plénitude de sa famille, et Jessé se souvient à regret qu’un petit dernier garde les moutons derrière la colline. David, le 8e garçon, le petit reste, le surplus, auquel on confie certes des choses importantes, mais seulement pour la famille – en tout cas pas pour le village, la vie sociale.
Le texte ne nous dit pas ce que le Seigneur a vu dans le cœur de David, ni s’il était consentant; nous n’avons ici que la description de son visage et de ses yeux. Quelques vv plus loin, il a aussi une belle corpulence et un physique d’athlète. Cependant, au moment du choix et de la liturgie sacrificielle, il n’est pas assez bien, il n’est pas dans les rangs pour cet honneur. Dieu met en déroute ces critères humains fondés sur le paraître, la starmania, la prouesse en tout domaine, et même l’attirance du cœur. Il attend de celle ou celui qu’il appelle une toute autre capacité. Celle d’accepter un service, sans se prendre la tête, pour l’assurer le temps qu’il soit accompli. Certaines paroles et paraboles de Jésus vont dans ce sens. Puissions-nous accueillir l’appel du Seigneur à un service pour lui, sans mauvaise grâce ni fausse pudeur. Le résultat en sera le renouveau de son église en ce lieu.